(New York) Les cours du pétrole ont connu une séance volatile jeudi, terminant en ordre dispersé : ils ont d’abord plongé en territoire négatif sous la pression d’un dollar fort et d’une hausse-surprise des stocks aux États-Unis avant de se stabiliser, regagnant une partie du terrain perdu.

Le prix du gaz a battu des records en séance.

Le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c’est le dernier jour de cotation, a conclu en repli de 0,12 % par rapport à la clôture de la veille, à 78,52 dollars à Londres. En séance, il a perdu plus de 1 %.

À New York, le baril de WTI pour le même mois, qui avait lâché plus de 1,70 % en journée, a conclu en progrès de 0,26 % à 75,03 dollars par rapport à mercredi.

Les deux contrats de référence restent cependant proches de leurs derniers sommets, à 80,75 dollars le baril pour le Brent atteint mardi et à 76,98 dollars pour le WTI touché au début de l’été.

Le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) sur les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis publié mercredi, montrant une augmentation de 4,6 millions de barils la semaine dernière, a finalement mis un léger coup de froid sur le marché.

« La remontée des prix du pétrole prend une pause aujourd’hui alors que les stocks de brut américain ont augmenté de manière inattendue la semaine dernière, une évolution à laquelle le marché ne s’attendait pas », a souligné Louise Dickson, analyste pour Rystad Energy.

La force du dollar, qui a atteint jeudi un plus haut en un an, pèse également sur les cours puisqu’il rend le brut plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises.

Le marché du brut est également sujet à des prises de bénéfices après un début de semaine en fanfare.

Dans ce contexte, le sommet lundi prochain des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+ est très attendu par le marché, même si peu d’observateurs tablent sur une réaction de leur part.

« Le prochain signal de prix viendra de Vienne et de l’OPEP “ », a assuré Louise Dickson.

Le groupe des pays producteurs et leurs alliés « devra décider d’un plan d’approvisionnement, soit en gardant son augmentation progressive prudente de 400 000 b/j qui ne modifierait pas considérablement les prix du pétrole, soit en faisant appel à certains pays clé tels que l’Arabie saoudite avec une capacité inutilisée importante pour intensifier la production et normaliser les prix » autour de 75 dollars le baril, a ajouté l’analyste.

Le secrétaire général de l’OPEP Mohammed Barkindo, en marge d’une réunion technique tenue mercredi, a estimé que « dans l’état actuel des choses, la restitution sur le marché de 400 000 barils par jour chaque mois contribue à répondre à l’augmentation progressive de la demande » sans verser dans une « surcharge de l’offre ».

Le gaz, qui traverse comme le pétrole une période de forte demande alors que l’offre est limitée, notamment par une série de problèmes techniques sur des installations de GNL (gaz naturel liquéfié), a de son côté connu un nouveau pic jeudi.

Son prix a atteint peu après 8 h 30 GMT jeudi 98,23 euros le mégawattheure (MWh) sur le marché européen de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, une première.

Cette hausse des prix est amplifiée au Royaume-Uni, très dépendant du gaz pour générer de l’électricité et déjà en proie à un certain nombre de pénuries, dont l’essence.