(Paris) Les Bourses ont pu regagner une partie du terrain perdu la veille en raison des inquiétudes sur le sort du géant de l’immobilier chinois Evergrande, au bord du gouffre, et se tournaient vers la réunion de la Banque centrale américaine.

Les indices européens ont troqué leur lourd repli de la veille contre un net rebond généralisé : Paris a regagné 1,50 %, Londres 1,12 %, Francfort 1,43 % et Milan de 1,22 %.  

Wall Street rebondissait aussi au lendemain d’un fort repli : vers 12 h 45, l’indice Dow Jones gagnait 0,5 %, l’indice élargi S&P 0,4 % et l’indice technologique NASDAQ 0,62 %.

Restés fermés ce mardi, les marchés de Chine continentale rouvriront mercredi.

Les Bourses mondiales avaient nettement baissé lundi, inquiètes de la capacité d’Evergrande, lourdement endetté, à faire face à ses obligations, et des éventuels effets de contagion en cas de défaut du groupe chinois.

« Après des pertes importantes hier, les marchés européens ont rebondi décemment tandis que les préoccupations sur le sort d’Evergrande s’orientent cette semaine vers les remboursements d’emprunts, les investisseurs se demandant si les autorités chinoises seront en mesure de gérer les conséquences une fois l’échéance financière passée », indique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Il semble admis, selon lui, qu’un défaut de paiement d’Evergrande est « une question de temps » et « la vraie question concerne la façon dont il sera géré ».

« Le scepticisme plane toujours sur les marchés boursiers européens quant à savoir si la crise immobilière en Chine peut ne laisser aucune trace dans les économies occidentales », commente aussi Andreas Lipkow, pour Comdirect.

Evergrande n’est pas le seul point critique pour les investisseurs, qui demeurent nerveux avant les conclusions de la réunion monétaire de Réserve fédérale américaine mercredi. Ils s’attendent à ce qu’elle précise les modalités et le calendrier de la réduction progressive de son soutien au marché financier par des rachats d’actifs massifs. Mais les observateurs estiment qu’une annonce officielle n’interviendra pas avant la prochaine réunion de novembre.

« Un faux pas de la part de la banque centrale demain pourrait avoir un impact plus fort que celui des derniers jours », prévient Craig Erlam, analyste pour Oanda.

Les opérateurs de marché surveillent aussi la course contre la montre lancée au Congrès américain pour trouver un accord sur le plafond de la dette et éviter aux États-Unis de faire défaut, ce qui aurait des conséquences très graves sur l’économie américaine, mais aussi mondiale.

Le plafond de la dette est le montant à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, ce qui l’empêche d’honorer ses paiements.

Universal chante, Vivendi déchante

La puissante major de l’industrie musicale Universal Music Group (UMG), qui a fait ses premiers pas à la Bourse d’Amsterdam mardi, a fini à 25,10 euros, soit plus de 35 % au-dessus de son prix d’introduction. Une aubaine pour Pershing Square Holdings, actionnaire d’UMG, dont le titre a grimpé de 5,01 % à 2725 pence à Londres.

À l’inverse, son ancienne maison mère, Vivendi, qui ne détient plus que 10 % d’UMG, s’est effondrée de 19,42 % à Paris, à 10,50 euros.

L’aérien reste sur sa lancée

Comme la veille, les valeurs aériennes ont profité de la perspective d’une relance des trajets transatlantiques, avec l’ouverture annoncée du territoire américain aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance du Royaume-Uni et de l’Union européenne.

IAG, maison mère de British Airways et Iberia, a avancé de 3,08 % à 171,30 pence à Londres. A Paris, Air France KLM a gagné 1,49 % à 4,15 euros. En revanche à Francfort, Lufthansa a cédé 3,31 % à 8,38 euros, faisant état d’une hausse de 40 % de ses réservations depuis l’Europe vers les États-Unis, quelques heures après l’annonce de la levée des restrictions aux voyageurs internationaux par Washington.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

A l’image des actions, les cours du pétrole rebondissaient sensiblement. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 74,27 dollars, en hausse de 0,47 % vers 12 h 45.

A New York, le baril de WTI pour octobre, dont c’est le dernier jour de cotation, gagnait 0,38 % à 70,42 dollars.

L’euro stagnait (+0,01 %) face au billet vert, à 1,1728 dollar.

Le bitcoin en revanche perdait 2 % à 42 666 euros.