(New York) Les prix du pétrole sont repartis à la hausse vendredi dans un marché plus optimiste sur les relations sino-américaines, mais aussi à cause de la production américaine toujours limitée par le passage de l’ouragan Ida.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a conclu à 72,92 dollars à Londres, en hausse de 2,05 % ou 1,47 dollar à la clôture de la veille.

À New York, le baril américain de WTI pour octobre a pris de son côté 2,46 % ou 1,68 dollar pour terminer à 69,72 dollars.

L’appel téléphonique entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping, pour la première fois en sept mois, « a eu le même effet sur le marché du pétrole que sur les autres actifs, car tout signal que les relations sino-américaines s’améliorent est vu comme positif pour les échanges mondiaux et donc pour tout le marché », a estimé Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Mais pour Andrew Lebow de Commodity Research Group, le marché du brut restait d’abord concentré sur la perte de production américaine dans le golfe du Mexique, toujours importante onze jours après la passage de l’ouragan.

« Le marché se négocie toujours sur les conséquences d’Ida et cela l’influence à la hausse », a affirmé l’analyste à l’AFP.

Il a rappelé qu’à l’ordinaire après la passage d’une telle tempête, la production est restaurée assez rapidement « mais cette fois-ci, il y a eu davantage de problèmes d’infrastructures, d’électricité, de distribution », a affirmé M. Lebow.

« Au début de la semaine, le marché pensait que le retour de la production se ferait plus rapidement », a-t-il ajouté.

Selon le Bureau de la régulation de l’environnement et de la sécurité (BSEE) vendredi, 66,36 % de la production américaine de brut continue à ne pas pouvoir être assurée dans le Golfe du Mexique. En revanche les raffineries recommencent plus rapidement à fonctionner, ce qui provoque un décalage dans le traitement du brut.

Par ailleurs, la Chine, premier importateur de pétrole brut, a décidé de mettre en vente une partie de ses réserves stratégiques pour « limiter la pression de la hausse du prix des matières premières sur la production industrielle », selon un communiqué publié jeudi par l’administration.

« Il n’y a pas encore d’information sur le montant de pétrole qui va être mis sur le marché », ajoutant à l’incertitude, souligne M. Fritsch.

« Les réserves stratégiques chinoises de pétrole sont un des éléments les plus opaques du marché pétrolier », a noté Andrew Lebow.  

« On ne sait pas ce qu’elles représentent ni quand elles sont mises sur le marché […], mais la Chine va pouvoir compenser les pertes américaines, car certains navires qui se dirigeaient vers les ports chinois n’ont pas pu partir », a ajouté l’analyste.