(New York) La Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi, les opérateurs s’inquiétant de la persistance d’une inflation élevée, mauvaise pour le marché.

Le Dow Jones a enchaîné une cinquième séance de baisse, pour la première fois depuis mi-juin. L’indice vedette de Wall Street a ainsi terminé en repli de 0,87 % à 34 607,72 points. L’indice NASDAQ, à forte composante technologique, a lui perdu 0,87 % à 15 115,49 points, et l’indice élargi S&P 500, 0,77 % à 4458,58 points.

Pour Jack Ablin, responsable de l’investissement au sein de la société de gestion Cresset Capital, cette mauvaise passe est liée à une succession de chiffres macroéconomiques décevants, qui interrogent sur la santé réelle de l’économie américaine.

Le marché semblait prêt à rebondir à l’ouverture, plutôt séduit par l’annonce du président américain Joe Biden de l’obligation de vaccination contre le coronavirus dans toutes les entreprises de plus de 100 salariés.

Mais l’ambiance est rapidement redevenue morose en cours de séance.

Les investisseurs ont aussi noté avec inquiétude que l’indice des prix à la production aux États-Unis avait atteint 8,3 % sur un an en août, le rythme le plus soutenu jamais enregistré depuis que cette statistique est publiée (2010).

La nouvelle a fait réagir le marché obligataire, les taux des emprunts d’État américains à 10 ans grimpant instantanément de 1,29 % à plus de 1,35 %, avant de se stabiliser à 1,34 %.

« La chose qui pourrait changer la position de la Fed (Banque centrale américaine), c’est l’inflation », a estimé Jack Ablin. « Et en ce moment, les chiffres de l’inflation sont encore plus importants que ceux de l’emploi. »

La persistance de l’inflation placerait ainsi la Fed sous pression, alors qu’elle a toujours soutenu jusqu’ici que le phénomène était transitoire. Cela rendrait plus probable un resserrement monétaire, que redoutent les marchés.

Au rayon microéconomie, la séance a été marquée par le net repli d’Apple, qui a pâti (-3,31 % à 148,97 dollars) de la décision d’une juge fédérale de Californie.

La magistrate a interdit au géant de Cupertino (Californie) d’imposer aux éditeurs d’utiliser son système de paiement, mais a estimé qu’Apple ne se trouvait pas en situation de monopole illégal.

Si elle a été considérée comme une victoire partielle pour Apple, qui évite le boulet de l’antitrust, la décision a bénéficié à plusieurs entreprises qui dépendent beaucoup de son App Store.

C’est le cas des sites de rencontres Match (+4,23 % à 164,38 dollars) ou Bumble (+4,53 % à 58,20 dollars).

La société financière Affirm, spécialiste des achats à crédit en ligne, s’est envolée (+34,37 % à 123,70 dollars) après la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes et des prévisions séduisantes pour son exercice 2022 (de début juillet à fin juin 2022).

Le groupe table sur des revenus en hausse de 33 % à 36 %, sans tenir compte du récent partenariat avec Amazon, annoncé fin août. Le paiement à crédit et échelonné, assez peu en vogue dans le commerce en ligne jusqu’ici, connaît une popularité croissante, dont bénéficie Affirm.

Les opérateurs ont mal réagi à l’annonce de l’éditeur de jeux vidéo Take-Two Interactive (-1,97 % à 153,94 dollars) que la nouvelle version de son jeu emblématique Grand Theft Auto ne sortirait finalement qu’en mars 2022, au lieu de novembre 2021 comme prévu initialement.

Sanctionné fin août après des résultats et des prévisions jugés décevant, le groupe de vélos d’appartement et de tapis de course connectés Peloton a continué à se redresser (+6,83 % à 114,39 dollars), après l’annonce jeudi du lancement de sa propre ligne de vêtements de sport, Peloton Apparel.

Plusieurs sociétés chinoises cotées à Wall Street ont continué de souffrir vendredi après un nouveau recadrage, cette semaine, de plusieurs géants de l’internet par les autorités chinoises.

Le « Uber chinois », Didi, a notamment lâché 4,78 % à 8,57 dollars.