(New York) La Bourse de New York a terminé en repli mercredi, s’inquiétant de l’impact du variant Delta et toujours incertaine quant à l’évolution des politiques monétaires.

Selon des chiffres définitifs, l’indice Dow Jones a perdu 0,20 % à 35 031,07 points, son plus bas niveau en deux semaines. Après une série de records, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 0,57 % à 15 286,64 points. Le S&P 500, dans le rouge pour la 3e séance d’affilée, a abandonné 0,13 % à 4514,09 points.

Le marché, qui avait ouvert en ordre dispersé, a finalement creusé ses pertes « alors que les inquiétudes persistantes sur la pandémie et la nervosité face aux perspectives de réduction d’achats par la Fed ont mis la pression sur l’humeur des investisseurs », soulignaient les analystes de Wells Fargo. En séance, le NASDAQ a perdu plus de 1 %.

Le TSX inquiet aussi

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse mercredi, minée par les inquiétudes entourant la croissance économique, tandis que le dollar canadien a retraité après que la Banque du Canada a lancé un avertissement au sujet de certains risques, mais a laissé son taux directeur inchangé.

Le mois de septembre est une période traditionnellement faible de l’année, et un ralentissement suscite des inquiétudes pour les entreprises, qui ont publié de solides résultats supérieurs aux attentes, dépassant les comparaisons faciles par rapport à l’année précédente, alors que l’activité était supprimée par la pandémie.

« Ce sont des choses qui devraient être largement comprises par le marché, mais malgré tout, quand elles sortent, on voit certainement une pression sur les actions, et c’est ce que nous constatons aujourd’hui », a observé Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 64,84 points pour terminer la journée avec 20 741,79 points.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 95 cents US à 69,30 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a bondi de 35 cents US à 4,91 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a rendu 5,00 $ US à 1793,50 $ US l’once, tandis que celui du cuivre a perdu 4,9 cents US à 4,23 $ US la livre.

Croissance ralentie par le variant Delta

Un haut responsable de la Banque centrale américaine, John Williams, président de la Fed de New York, a soufflé le chaud et le froid en indiquant que si l’économie continuait de s’améliorer « il pourrait être approprié de commencer à réduire le rythme des achats d’actifs cette année ».

Mais il a ajouté un bémol, affirmant souhaiter voir « davantage d’améliorations » notamment sur le front de l’emploi.

La Réserve fédérale a aussi publié son dernier rapport sur l’activité de la première économie mondiale avant sa réunion de politique monétaire les 21 et 22 septembre. Le Livre beige atteste que la croissance des États-Unis a ralenti cet été à cause du variant Delta.

Il évoque à la fois des entraves au tourisme et à l’industrie des voyages, des ruptures d’approvisionnement de composants, des pénuries de main-d’œuvre et des prix élevés associés à des hausses de salaire. Toutefois, les entreprises restent globalement optimistes sur l’activité à court terme.

Pénurie de main-d’œuvre

Une enquête du département du Travail (rapport Jolts) a par ailleurs montré que les emplois disponibles atteignaient un record en juillet, près de 11 millions, davantage que le nombre de personnes au chômage (8,7 millions), montrant que la pénurie de main-d’œuvre ne faiblit pas.  

« Ce tableau du chômage reste une source d’incertitude alors que l’écart entre la demande de main-d’œuvre et les chercheurs d’emplois s’est encore creusé », relevaient les analystes de Schwab.

Sur le plan monétaire, les investisseurs vont guetter jeudi l’issue de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) pour savoir si elle va normaliser sa politique monétaire plus rapidement.

Au rang des actions, la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a perdu 3,23 % à 258,20 dollars après avoir reçu une lettre du gendarme boursier américain, la SEC, la menaçant de poursuites si elle lançait une offre de prêt de cryptomonnaies.

La biotech américaine Kadmon, que le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé racheter pour 1,9 milliard de dollars, a bondi de 71,13 % à 9,07 dollars.

Le fabricant de peintures Sherwin-Williams a lâché 2,03 % à 296,69 dollars après s’être plaint, comme d’autres entreprises, de difficultés à se fournir en matières premières.

La firme de services de paiements en ligne PayPal a été sanctionnée (-2,74 % à 285,23 dollars) après avoir annoncé son projet d’acquérir le spécialiste japonais des achats à crédit sur l’internet Paidy pour 2,7 milliards de dollars.  

La compagnie de logiciels Citrix a gagné 2,99 % à 106,59 dollars alors que le fonds d’investissement activiste Elliott Management a pris une participation de 1,3 milliard de dollars dans le groupe, selon le Wall Street Journal.

Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se relâchaient nettement à 1,33 % au lieu de 1,37 % la veille. Le dollar, valeur refuge, progressait face aux principales monnaies, atteignant un plus haut en une semaine.