(Paris) La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 1,08 % vendredi, insatisfaite des créations d’emplois aux États-Unis et des signaux contradictoires pour les futures politiques monétaires émis dans le rapport mensuel du département du Travail américain.  

L’indice vedette CAC 40 a reculé de 73,09 points à 6689,99 points.

Sur la semaine, la cote parisienne reste de peu au-dessus de l’équilibre (+0,12 %), soit un gain de 20,51 % depuis le premier janvier.  

Les investisseurs attendaient depuis plusieurs jours le rapport mensuel du département du Travail américain. Les enseignements devaient permettre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de se décider sur le calendrier de réduction de son soutien monétaire massif. Ce soutien a largement contribué au rebond des marchés depuis un an et demi.

Problème : « la Fed se trouve finalement dans une situation inconfortable », après la publication du rapport, explique Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque.  

D’un côté, seulement 235 000 emplois ont été créés en août, nettement moins que les 750 000 attendus par les économistes et que le million enregistré en moyenne en juin et en juillet.

Cette tendance est de nature à pousser l’institution monétaire à prolonger son soutien, la Fed répétant depuis plusieurs mois qu’elle ne le réduira que lorsque l’économie et le marché de l’emploi américains se seront remis de la crise liée à la COVID-19.  

Mais, de l’autre côté, « on a aussi observé une poussée des salaires, ce qui est un signal négatif quand on regarde l’inflation », remarque M. Tuéni.  

Ces derniers mois, la forte inflation aux États-Unis, et dans une moindre mesure en Europe, suscite l’inquiétude des marchés, même si le président de la Fed Jérome Powell met régulièrement en avant des « facteurs transitoires » pour l’expliquer. Un niveau trop haut de l’inflation est un signe de surchauffe de l’économie, et est combattu par un durcissement des politiques monétaires.

Concernant la prochaine réunion de la Fed, les investisseurs « manquent donc de visibilité », développe M. Tuéni, ce qui a favorisé les mouvements un peu plus marqués, d’autant plus avant un long week-end sur les marchés américains, qui n’ouvrent pas lundi, jour férié.  

Autre indicateur, moins important pour les investisseurs, la croissance dans les services ISM a ralenti comme attendu en août aux États-Unis, mais elle est restée solide malgré des contraintes liées à l’emploi et à l’approvisionnement.

Semaine noire pour Carrefour

Le géant de la grande distribution Carrefour a de nouveau été en queue de peloton du CAC 40 (-2,23 % à 15,53 euros). Il perdu 8,11 % sur la semaine, lors de laquelle le milliardaire français Bernard Arnault a vendu la participation qu’il détient via sa holding Agache, soit 5,7 % du groupe, après 14 années de présence à son capital.

Prises de bénéfices dans le luxe

Les valeurs du luxe, poids lourd de la cote, ont tiré vers le bas l’indice parisien : Kering a cédé 1,77 % à 683,30 euros, LVMH 1,87 % à 634,90 euros et Hermès 1,30 % à 1255 euros.

Ces valeurs restent en positif sur la semaine, après leur forte progression mercredi.  

TechnipFMC se retire un peu plus de Technip Energies

Le groupe parapétrolier TechnipFMC (-1,47 % à 5,62 euros) va céder 9,9 % du capital de Technip Energies, soit 196,2 millions d’euros, au fonds HAL Investments. À l’issue de cette opération, TechnipFMC conservera 12,3 % de Technip Energies.

Technip Energies (+5,62 % à 11,65 euros), société d’ingénierie et de services dans l’énergie, s’est séparée de sa maison-mère franco-américaine en février.