(New York) Les Bourses européennes ont clôturé en petite baisse mardi, les chiffres de l’inflation dans la zone euro ayant pesé sur les choix des investisseurs, tandis que Wall Street est très légèrement redescendue de ses records.

À la Bourse de New York, le Dow Jones a lâché 0,11 %, le NASDAQ est resté proche de son record de lundi (-0,04 %) et le S&P 500 est aussi un peu redescendu de son sommet (-0,14 %).

Les places européennes ont terminé légèrement dans le rouge : Paris a reculé de 0,11 %, Francfort de 0,33 %, Londres de 0,40 % et Milan de 0,06 %.

Elles avaient pourtant débuté la journée en territoire positif et l’indice vedette de Francfort avait même brièvement passé la barre record des 16 000 points, déjà atteinte en août, avant de perdre du terrain après un commentaire d’un membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).  

Robert Holzmann, également gouverneur de la Banque nationale d’Autriche, a plaidé pour une réduction des achats d’obligations par la BCE, dans un entretien à Bloomberg News.

« Les investisseurs craignent la fin de “l’argent bon marché” et donc une fin inattendue de la fête boursière des deux côtés de l’Atlantique », estime l’analyste Timo Emden.

Ainsi, « l’idée que la Banque centrale européenne ferme le robinet à argent » réduit « l’appétit » des investisseurs et « les niveaux de prix », très élevés en ce moment, « invitent également à la prise de bénéfices », ajoute M. Emden.

Cette crainte a été renforcée par la publication de données qui montrent que les pressions inflationnistes se confirment en août en Europe.  

Les prix ont augmenté de 1,9 % en France, de 2,1 % en Italie et surtout de 3 % dans la zone euro, au plus haut depuis près de 10 ans, dépassant nettement l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE).  

Le maintien d’une inflation à un niveau modéré fait partie des missions des banques centrales, mais la BCE, tout comme son homologue américaine, la Fed, jugent que les tensions actuelles ne sont que temporaires.  

Les rendements des emprunts souverains de la zone euro remontaient, celui de la dette allemande a 10 ans s’établissait à -0,39 %.

Aux États-Unis, la croissance de l’activité manufacturière dans la région de Chicago a fortement ralenti en août, en raison des pénuries et la confiance des consommateurs américains est tombée en août à son plus bas niveau depuis février.

Zoom décroche

La plateforme de visioconférence Zoom a plongé de 16,69 % à 289,50 dollars. L’application, qui a profité de l’essor du télétravail et de l’école à la maison depuis le début de la pandémie, a vu son rythme de croissance ralentir drastiquement au deuxième trimestre.

Ryanair et Lufthansa pessimistes sur l’hiver

La compagnie irlandaise à bas prix Ryanair (-2,82 % à 15,86 euros) a renoué avec les bénéfices en juillet et août au plus fort de la saison estivale, mais s’attend à « un hiver difficile », a déclaré à l’AFP son patron Michael O’Leary.

La compagnie allemande Lufthansa a fait part des mêmes inquiétudes et a perdu 1,52 % à 8,49 euros à Francfort. Le premier groupe européen du transport aérien a profité du rebond estival, mais se prépare à un hiver difficile plombé par la résurgence des infections de COVID-19, a prévenu son patron Carsten Spohr. Le titre a par ailleurs été pénalisé par une recommandation à la vente par la banque Metzler.

Deutsche Wohnen accepte le rachat par Vonovia

Le conseil de surveillance de Deutsche Wohnen (+0,08 % à 52,56 euros) a donné son feu vert et pressé ses actionnaires d’accepter la troisième et dernière offre de rachat lancée par le géant allemand de l’immobilier Vonovia (-1,65 % à 57,16 euros) pour former le premier groupe européen du logement.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

À la veille d’un nouveau sommet de l’OPEP+, les prix du pétrole se repliaient.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c’est le dernier jour de cotation, a terminé en baisse de 0,57 % à 72,99 dollars à Londres, par rapport à la clôture de la veille.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 1,02 % à 68,50 dollars.

L’euro prenait 0,09 % par rapport au billet vert, à 1,1808 dollar.  

Le bitcoin se repliait de 3,25 % à 47 067 dollars.