(Paris) La Bourse de New York accélérait vendredi, rassurée par le discours modéré du président de la Banque centrale américaine (Fed), tandis que les places européennes ont terminé modestement dans le vert.

Vers 12 h 40, le NASDAQ avançait de 1,11 %, le Dow Jones de 0,69 % et le S&P 500 gagnait 0,84 %.

Quelque peu rassurées, les Bourses européennes « sont légèrement montées après avoir légèrement baissé », constate Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities, soulignant le calme des marchés durant cette séance.

Londres a pris 0,32 %, Paris 0,24 %, Francfort 0,37 % et Milan 0,56 %.

Lors de son discours à Jackson Hole, conférence annuelle des Banques centrales, le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a déclaré que l’institution monétaire américaine pourrait commencer cette année à réduire ses achats d’actifs, une éventualité déjà exprimée lors de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed. Mais il n’a pas donné de calendrier.

« Les investisseurs attendaient des indications sur une date précise d’une réduction des achats de titres (tapering) », rappelle Timo Emden, analyste chez Emden Research.

S’il s’est montré optimiste sur l’état de la reprise économique et « la poursuite des progrès vers le plein emploi », le patron de la Fed a néanmoins souligné que « le variant Delta présente un risque à court terme » et que l’institution allait « soigneusement évaluer les données (économiques) et l’évolution des risques » avant de normaliser sa politique monétaire.

« L’absence de nouvelle est actuellement synonyme de bonne nouvelle. Tant que la Banque centrale américaine continue de rester dans le flou, le marché continue à profiter de la situation actuelle de taux bas », explique Timo Emden.

Depuis le début de l’épidémie, la Fed achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et autres titres pour soutenir la reprise. Elle entend désormais alléger ce soutien qui, en fluidifiant le crédit et poussant les taux à la baisse, a permis aux marchés de rebondir de manière spectaculaire.

La Fed doit garantir le plein emploi et la stabilité des prix, et, sur ce dernier point, Jerome Powell a de nouveau mis en avant des « facteurs transitoires » pour expliquer la forte inflation des derniers mois. Il a aussi mis en garde sur les risques d’un tour de vis monétaire prématuré.

L’étape suivante sera de relever les taux directeurs, abaissés dans une fourchette de 0 à 0,25 % en mars 2020. Mais cela ne devrait pas se produire avant 2023.

À la suite de cette allocution, les taux d’emprunt refluaient légèrement des deux côtés de l’Atlantique après avoir progressé depuis le début de la semaine.

Les indicateurs du jour sont ressortis plutôt conformes aux attentes et n’ont pas suscité de réaction notoire sur les marchés.  

L’inflation s’est encore accélérée en juillet aux États-Unis, s’établissant à 4,2 % sur un an, et à 0,4 % sur un mois, comme attendu, selon l’indice PCE, l’indicateur privilégié par la Banque centrale américaine.  

Les Américains ont par ailleurs vu leurs revenus bondir de 1,1 %, bien plus que les 0,2 % attendus par les analystes, et leurs dépenses ont légèrement augmenté de 0,3 %.

Légère ombre au tableau, la confiance des consommateurs en août a plongé à son plus bas niveau en dix ans, affectée par le variant Delta et les craintes autour de l’inflation, selon l’estimation finale de l’enquête de l’Université du Michigan.

Vonovia sur le marché obligataire

Le géant allemand de l’immobilier Vonovia, qui a émis 5 milliards d’euros de dette pour contribuer à financer le rachat de son concurrent Deutsche Wohnen, a pris 1,29 % à 58,30 euros.

Le pétrole vers un record hebdomadaire

Les cours du brut étaient en hausse et s’apprêtaient à boucler une semaine record pour 2021, avec plus de 10 % de gains hebdomadaires.

Vers 12 h 35, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 72,58 dollars à Londres, en augmentation de 2,11 % par rapport à la clôture de la veille.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois montait de 2,12 % à 68,85 dollars.

L’euro en petite hausse

Dans le même temps, l’euro prenait 0,40 % par rapport au billet vert, à 1,1799 dollar.  

Le bitcoin prenait 2,44 % à 48 190 dollars.