(New York) L’attentisme dominait jeudi sur les marchés, suspendus au discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) prévu vendredi au symposium de Jackson Hole, dont ils espèrent un éclairage sur le futur de la politique monétaire américaine.

Au terme d’une séance lénifiante, Paris a cédé 0,16 %, Londres 0,35 %, Francfort 0,42 % et Milan 0,76 %.

À Wall Street, le Dow Jones a cédé 054 %, le NASDAQ 064 % et l’indice élargi S&P 500 058 % à 4470 points.

« Nous constatons un peu plus d’aversion au risque sur les marchés ce jeudi, l’intervention de Jerome Powell à Jackson Hole demain continuant d’être la principale préoccupation des investisseurs », souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le plus probable, selon lui, est toutefois que « Powell en dise le moins possible » et qu’il « s’exprime davantage lors de la réunion de septembre » de la Fed.  

D’autant que « la dynamique d’accélération de la croissance que l’on avait au cours du premier semestre s’est quand même tassée », note Vincent Manuel, directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management.  

Cet essoufflement, auquel s’ajoute la résurgence des cas de COVID-19 due au variant Delta, pourrait inciter la Fed à différer toute annonce d’un début de normalisation monétaire.

Déjà mal orienté, le marché s’est tendu en deuxième partie de séance aux États-Unis, après l’annonce d’un attentat suicide aux abords de l’aéroport de Kaboul.

Sous l’effet de prises de bénéfices, les trois indices majeurs de Wall Street ont ainsi terminé la journée proche des plus bas de la séance.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’État étaient orientés légèrement à la hausse en amont d’éventuelles annonces de Jerome Powell.

Le rendement du Bon du Trésor américain à 10 ans se stabilisait à 1,34 %, proche de son plus haut niveau depuis mi-juillet.

La Banque centrale sud-coréenne a été jeudi l’une des premières grandes puissances économiques mondiales à relever ses taux d’intérêt depuis le début de la crise du coronavirus.

Salesforce en force

À New York, le spécialiste des services informatiques dédiés à la relation client Salesforce était porté (+2,66 % à 267,79 dollars) par la publication de résultats trimestriels meilleurs qu’attendu.

DWS visé par une enquête

Le gestionnaire d’actifs allemand DWS, filiale de Deutsche Bank (-2,27 % à 10,57 euros), a plongé de 13,66 % à 36,02 euros. Il fait l’objet d’une enquête fédérale des autorités américaines, qui soupçonnent le groupe d’avoir menti sur l’ampleur de ses investissements dans l’économie verte, selon le Wall Street Journal.  

Vivendi se distingue grâce à UMG

Le titre Vivendi a fini en haut du podium parisien (+2,64 % à 32,23 euros), profitant d’un relèvement de recommandation de Barclays à « surpondérer » au lendemain de la présentation des perspectives de sa filiale UMG, sur le point d’entrer en Bourse, selon l’agence Bloomberg. UMG vise notamment une hausse de 10 % de son chiffre d’affaires en 2021.

Le pétrole cale, l’euro stagne, le bitcoin reflue

Les prix du pétrole ont sensiblement reculé jeudi, après un début de semaine faste, sapé par des prises de bénéfices et des nouvelles rassurantes du Mexique après un incendie dimanche.

Le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en octobre, coté à Londres, a fini la séance en baisse de 1,63 % à 71,07 dollars.

À New York, le baril américain de WTI (West Texas Intermediate), pour la même échéance d’octobre, a lui abandonné 1,37 % à 67,42 dollars.

Le dollar se reprenait légèrement face à l’euro (+0,04 %), le billet vert bénéficiant de nouveau de son statut de valeur refuge après l’annonce de l’attentat de Kaboul.

Le bitcoin reculait de 3,31 % à 47 196 dollars, après avoir atteint lundi 50 512 dollars, un plus haut depuis mi-mai.