(New York) Les cours du pétrole brut ont nettement rebondi lundi après sept séances de baisse consécutives, soutenus par des achats à bon compte sans que le marché y voie pour autant un nouvel élan.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois d’octobre, dont c’était le premier jour d’utilisation comme échéance de référence, a pris de la hauteur, à 65,54 $ US, en progression de 5,2 %, ou 3,22 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 68,75 $ US à Londres, en nette hausse de 5,5 %, ou 3,57 $ US.

Après avoir frôlé son plus bas niveau depuis la fin d’avril en début de séance, le WTI est reparti à la hausse, sans annonce particulière hormis l’absence de nouveaux cas de coronavirus d’origine locale en Chine, selon les autorités, après un rebond épidémique ces dernières semaines.

« Ce n’est pas comme si quelque chose s’était produit ce week-end de nature à soutenir le marché », a expliqué Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho Securities.

« Après sept jours de pilonnage, les acheteurs à bon compte sont entrés dans la danse et ont fait remonter les prix », a-t-il ajouté.

Le repli du dollar, qui avait atteint la semaine dernière un sommet de 10 mois par rapport à l’euro, a aussi joué pour l’or noir, coté dans la devise américaine.

Pour autant, l’embellie de lundi, essentiellement technique, pourrait être de courte durée, a prévenu Robert Yawger, selon qui les spéculateurs ne devraient pas aller beaucoup plus loin dans leurs achats avant la publication des réserves de pétrole aux États-Unis, mercredi.

Après avoir observé une augmentation des stocks d’essence la semaine dernière, le marché craint, en effet, une confirmation du ralentissement de la demande américaine après un début d’été tiré par les automobilistes américains, de retour sur les routes.

Par ailleurs, la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, au Wyoming, à partir de jeudi, avec le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, en point d’orgue, pourrait également renforcer le dollar et handicaper ainsi les cours du pétrole, a prévenu l’analyste.

Selon Robert Yawger, les options de vente de pétrole à un prix sensiblement inférieur aux cours actuels sont demandées, ce qui indique que les opérateurs tablent davantage sur une nouvelle baisse que sur une hausse prolongée.