(New York) Les Bourses mondiales ont trébuché jeudi, préoccupées par la propagation du variant Delta du coronavirus et ses conséquences sur la reprise, ainsi que la perspective d’une réduction du soutien de la banque centrale américaine à son économie.

À la clôture, toutes les places européennes affichaient des replis : Paris a cédé 2,01 %, Londres 1,68 %, Francfort 1,73 %, Milan 2,55 % et Madrid 2,31 %. Après s’être enfoncées dans le rouge au fil de la journée, elles ont néanmoins réussi à limiter un peu leurs pertes en fin de séance.

De l’autre côté de l’Atlantique, à Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,75 % à 34 421,93 points, le NASDAQ 0,72 % à 14 559,78 points et l’indice élargi S&P 500 0,86 % à 4320,82 points.

Plus tôt en Asie, les indices avaient reculé également, notamment Hong Kong qui a clôturé sur un plongeon de 2,99 %.

« Il y a deux facteurs derrière cette tendance : l’un est le fait que la Réserve fédérale a évoqué le ralentissement des achats d’actifs, l’autre est la peur du variant du coronavirus », explique à l’AFP Peter Cardillo, économiste en chef de Spartan Capital Security.

Sans surprise, le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, publié mercredi soir, fait état de discussions concernant un changement de cap de l’institution dans sa politique de soutien monétaire. Est évoquée la nécessité de réfléchir à un calendrier pour réduire les achats de bons du Trésor et autres actifs, mais sans que n’apparaisse aucune orientation claire.

Ces achats d’actifs par la Banque centrale américaine, ou son homologue européenne la BCE, injectent des liquidités dans l’économie et ont contribué à la hausse des marchés ces derniers mois.

Certains membres s’attendent « à ce que les conditions pour commencer à réduire le rythme des achats d’actifs soient réunies un peu plus tôt » que prévu précédemment.

Quatrième vague

« La plupart des opérateurs boursiers se préparent à un environnement beaucoup moins favorable, et potentiellement au début d’un nouveau cycle de marché » avec la fin de l’abondance des liquidités, explique Pierre Veyret, analyste pour ActivTrades.

Mais « on a en plus d’autres sujets d’inquiétude », prévient Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, parmi lesquels des doutes sur la reprise en Chine après divers indicateurs, et le rebond de l’épidémie de COVID-19, sous l’effet du variant Delta, qui pourrait faire dérailler la reprise en poussant à de nouvelles restrictions.

En France, le gouvernement compte prendre des mesures la semaine prochaine pour éviter « une quatrième vague rapide ».

Au Japon, le gouvernement a décidé de réinstaurer à Tokyo un état d’urgence sanitaire pendant toute la durée des Jeux olympiques qui doivent s’ouvrir dans deux semaines et se tiendront finalement à huis clos.

Sur le marché obligataire, les taux des emprunts d’État continuaient de reculer, témoignant d’un appétit des investisseurs pour des actifs moins risqués.  

Le rendement de la dette américaine à 10 ans s’établissait ainsi à 1,29 %, alors qu’il était de 1,475 % jeudi dernier.

Les cours du pétrole étaient eux en hausse, alors que les réserves commerciales de brut aux États-Unis ont chuté pour la septième semaine consécutive, de manière plus importante que prévu.

Dans leur sillage, les valeurs du secteur en ont profité pour redresser la barre en fin de journée, à l’image de Royal Dutch Shell (+0,31 % à la clôture) à Londres.

Du côté de l’euro et du bitcoin

Le bitcoin était en hausse de 0,30 % à 32 914 dollars environ.

L’euro grimpait pour sa part de 0,46 % par rapport au billet vert à 1,1846 dollar, après avoir touché un plus bas en trois mois la veille.