(Paris) Insensibles à un certain regain de vigueur à Wall Street, les marchés européens ont clôturé sans éclat mercredi, se gardant de prendre position avant une série d’indicateurs américains.

De Paris (+0,02 %) à Londres (-0,04 %) en passant par Francfort (-0,09 %) et Milan (-0,46 %), l’indécision a été le maître-mot des places européennes mercredi.

La Bourse de New York avançait en revanche sur fond d’actualité microéconomique dense : vers 16 h 40 GMT, le Dow Jones gagnait 0,21 %, le S&P 500 prenait 0,28 % et le NASDAQ progressait de 0,63 %.

« La journée a été un peu morne pour les marchés boursiers européens, sans que rien ne bouge du tout », résume Neil Wilson, analyste chez Markets.com. « Toutes les principales places boursières ont évolué sans tendance. »

La principale actualité se jouait sur le marché obligataire, où les taux continuaient de refluer en raison d’un apaisement des craintes inflationnistes, qui pesait sur le secteur bancaire.

De hauts responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) continuent en effet de minimiser les risques de pressions inflationnistes.

Dernier en date, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a soutenu dans un entretien au quotidien japonais Nikkei que « seule une hausse durable de la pression inflationniste » pourrait justifier une réduction des rachats d’actions alors que la hausse des prix à la consommation est jugée « temporaire ».

Le compte-rendu de la réunion du comité de politique monétaire d’avril indique néanmoins que la discussion d’une future réduction du soutien monétaire de la Banque centrale américaine est engagée, et les marchés espèrent encore des éclaircissements.

« Tout le monde anticipait une hausse de l’inflation », qui s’est bien matérialisée dans les chiffres publiés mi-mai aux États-Unis, mais elle ne s’est pas accompagnée d’une hausse des taux comme tout le monde l’anticipait, remarque Delphine Di Pizio Tiger, directrice générale d’Indosuez Gestion, interrogée par l’AFP.

Ainsi, le taux américain à dix ans, qui était remonté jusqu’à près de 1,70 % le 12 mai, s’échangeait ce mercredi autour de 1,56 %, un plus bas depuis le 23 avril.

Les bancaires pénalisées

La baisse des taux d’emprunt lestait le secteur bancaire. À Paris, Société Générale (-2,12 % à 25,40 euros), Crédit Agricole (-1,14 % à 11,98 euros) et BNP Paribas (-1,35 % à 54,65 euros) ont fini en queue du CAC 40.

À Francfort, Deutsche Bank a reculé de 1,16 % à 12,13 euros tandis que Commerzbank a perdu 2,21 % à 6,46 euros.

Amazon s’offre James Bond

Le géant américain du commerce en ligne (+0,94 % à 3289,80 dollars) va racheter le célèbre studio hollywoodien MGM, derrière la franchise James Bond, pour 8,45 milliards de dollars, mettant ainsi la main sur un vaste catalogue pour poursuivre ses ambitions en matière de diffusion en continu.  

Astrazeneca et Shell devant le juge

Devant le tribunal civil de Bruxelles, la défense de l’Union européenne a demandé au moins 10 millions d’euros de pénalités à AstraZeneca pour « violation flagrante » du contrat d’achat de vaccins anti-COVID-19. Le titre du groupe suédo-britannique a lâché 0,78 % à 8020 pence à Londres.

Le géant pétrolier Shell (+0,08 % à 1315,80 pence, action B) devra quant à lui réduire ses émissions de CO2 de 45 % d’ici fin 2030, a décidé mercredi un tribunal néerlandais dans une affaire retentissante lancée par un collectif d’ONG environnementales.  

Le bitcoin flirte avec les 40 000 dollars

Le bitcoin poursuivait son rebond après s’être à nouveau approché dimanche de son plancher à 30 000 dollars cette année.  

Vers 12 h 10, il s’échangeait à 39 301 dollars, en hausse de 4,37 %, mais toujours très éloigné de son record de près de 65 000 dollars atteint il y a un peu plus d’un mois.

Le pétrole se ressaisit, l’euro creuse ses pertes

Les cours du pétrole se redressaient après la publication par l’EIA de stocks commerciaux de pétrole brut qui ont diminué la semaine dernière aux États-Unis.

Vers 12 h 10 le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet reculait de 0,54 % à 68,28 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de juillet perdait 0,71 % à 65,60 dollars.

L’euro reculait de 0,43 % face au billet vert, à 1,2201 dollar.