(New York et Toronto) La Bourse de New York a lourdement chuté mercredi, le marché s’inquiétant d’une surchauffe de l’économie américaine après des chiffres de l’inflation en avril supérieurs aux attentes.

Le Dow Jones est tombé de 1,99 % à 33 587,66 points, soit sa plus forte baisse sur une séance depuis janvier.

Le NASDAQ est tombé de 2,67 % à 13 031,68 points, sa pire séance depuis le mois de mars.

L’indice élargi S&P 500 a plongé de 2,14 % à 4063,04 points, son repli le plus marqué depuis février.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 166,27 points pour terminer la journée à 19 107,77 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 82,67 cents US, inchangé par rapport à la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 80 cents US à 66,08 $ US le baril, tandis que celui de l’or a reculé de 13,30 $ US à 1822,80 $ US l’once. Le prix du cuivre a quant à lui effacé 2,6 cents US pour terminer près de 4,74 $ US la livre.

L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation CPI, a atteint 0,8 % en avril, sur un mois, selon le département du Travail. Sur douze mois, la hausse des prix atteint 4,2 %, au plus haut depuis 13 ans.

Ce chiffre a surpris les analystes qui tablaient sur une hausse des prix plus modeste sur le mois, de seulement 0,2 %.

Il relance les interrogations sur un ajustement de la politique monétaire ultra accommodante de la Réserve fédérale (Fed), qui soutient l’économie américaine depuis le début de la pandémie grâce à des taux directeurs bas et un vaste programme de rachat d’actifs.

« Même si la Fed répète à l’envi qu’elle est prête à laisser l’inflation grimper, estimant que ce bond est temporaire, le marché a fait savoir aujourd’hui qu’il ne croyait pas à ce message », indique Art Hogan de National Holdings.

L’expert souligne par ailleurs qu’une inflation galopante et incontrôlée pourrait à terme avoir un impact négatif sur les revenus et les profits des entreprises cotées.

Symbole de cette crainte d’une hausse des prix trop rapide, le taux à 10 ans sur la dette américaine, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, grimpait et s’établissait en fin de journée à 1,70 % contre 1,62 % la veille au soir.

Parmi les valeurs du jour, le géant américain des jeux vidéo Electronic Arts a perdu 1,79 % malgré des résultats trimestriels meilleurs que prévu et des prévisions optimistes pour l’ensemble de l’année.

Amazon a cédé 2,23 %, tiré vers le bas au même titre que les autres piliers américains de la tech. Le géant du commerce en ligne a toutefois obtenu mercredi une importante victoire face à la Commission européenne après que la Cour européenne de justice a validé les rabais fiscaux obtenus par le groupe au Luxembourg.