(New York) Les Bourses européennes ont finalement terminé dans le vert jeudi, au terme d’une séance en yo-yo, tandis que l’optimisme s’est également imposé à Wall Street, en dépit du recul des valeurs pharmaceutiques après la proposition américaine de lever les brevets sur les vaccins anti-COVID-19.  

Après avoir connu une séance très hésitante, les principaux indices européens ont choisi de voir le verre à moitié plein : Paris a progressé de 0,28 %, atteignant un nouveau plus haut en plus de vingt ans, tandis que Londres est monté de 0,52 %, signant son niveau le plus élevé en 14 mois. Francfort s’est apprécié pour sa part de 0,17 % et Milan de 0,13 %.

Après une ouverture mitigée à Wall Street, le Dow Jones a terminé sur un nouveau record après celui de la veille (+0,93 %), le S&P 500 a conforté ses gains (+0,82 %) et le NASDAQ est repassé dans le vert (+0,37 %).

« Après un solide rebond hier, les actions européennes ont été légèrement plus modérées, […] les valeurs technologiques agissant comme le principal frein », résume Michael Hewson, analyste en chef chez CMC Markets UK.  

Les valeurs pharmaceutiques ont été sous pression après que l’administration Biden s’est prononcée en faveur de la levée des protections de propriété intellectuelle pour les vaccins contre la COVID-19, afin d’accélérer leur production et leur distribution dans le monde.

Cette annonce « a été une mauvaise nouvelle pour les groupes pharmaceutiques mais c’est une bonne nouvelle pour la reprise économique mondiale », note Sophie Griffiths, chez Oanda.

Si le gouvernement allemand a exprimé de fortes réserves, l’UE s’est dite ouverte à la discussion sur ce sujet, tandis que les présidents français et russe s’y sont déclarés favorables. La décision américaine a été qualifiée de « remarquable » par l’Union africaine (UA) et d’« historique » par l’OMS.

Côté indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées sous la barre des 500 000 fin avril aux États-Unis, pour la première fois depuis la mise à l’arrêt brutale de l’économie américaine en mars 2020.

La santé du marché du travail américain est au cœur des préoccupations des investisseurs, ces données étant clés pour tenter d’anticiper la trajectoire de l’inflation. À ce titre, le rapport mensuel sur l’emploi américain attendu vendredi sera scruté de très près.

Les taux d’emprunt se sont stabilisés jeudi en zone euro tandis que le dix ans américain variait également très peu.

Les pharmaceutiques limitent leurs pertes

À New York, Moderna a reculé de 1,44 % à 160,50 dollars et Pfizer de 0,99 % à 30,19 dollars, tandis que BioNTech s’enfonçait de 1,62 % à 168 dollars. Johnson & Johnson est repassé en territoire positif à +0,40 % à 167,74 dollars.

En Asie, Shanghai Fosun Pharmaceutical, qui détient les droits de fabrication et de commercialisation du vaccin de BioNTech en Chine, a chuté de 14 % à Hong Kong. Le fabricant d’un des vaccins nationaux chinois, CanSino Biologics, a reculé de 15 % tandis qu’à Tokyo, JCR Pharmaceutical a perdu 1,4 %.

En Europe, CureVac plongeait de 18,31 % à 78,17 euros à la Bourse de Francfort. Le laboratoire allemand évoque déjà des difficultés d’approvisionnement concernant certains composants, alors que son vaccin anti-COVID-19 n’est pas encore approuvé. À Paris, Sanofi a cédé 0,34 % à 84,30 euros.

Les autres valeurs européennes n’ont pas souffert : à Londres, AstraZeneca a fini stable (+0,08 % à 7680,00 pence) et GlaxoSmithKline a pris 0,34 % à 1344,00 pence.

« AstraZeneca est passé au travers des pertes de ses homologues étant donné qu’il fournit le vaccin à prix coûtant et ne subira donc aucune conséquence sur ses bénéfices » de la levée éventuelle des brevets, explique M. Hewson.  

Société Générale sur le podium

Le groupe bancaire français est monté de 5,46 % à 24,93 euros, fort d’un bénéfice net de 814 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, après un premier trimestre 2020 dans le rouge.

Élections en Écosse, euro, pétrole et bitcoin

Vers 15 h 30, la livre était en léger recul de 0,06 % face au billet vert, à 1,3896 dollar, après la décision de Banque d’Angleterre (BoE) de maintenir inchangé son taux directeur à 0,1 %, un plancher historique, tout en dopant sa prévision de croissance pour cette année à 7,25 %, contre 5 % précédemment.

L’euro montait de 0,47 % face au billet vert, à 1,2062 dollar.

Dans le même temps, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a reculé de 1,26 % à 68,09 dollars.

À New York, le baril américain de WTI pour juin a perdu 1,40 % à 64,71 dollars.

Le bitcoin cédait 1,99 % à 55 765 dollars.