(Paris) Malgré des inscriptions au chômage au plus bas depuis le début de la crise aux États-Unis, Wall Street a ouvert en baisse jeudi, alors que l’Europe est au beau fixe après les annonces de la Banque centrale.

La Bourse de New York hésitait à l’ouverture jeudi, en légère baisse après s’être reprise la veille : vers 10 h, le Dow Jones perdait 0,30 %, le S&P 500 0,24 % et le NASDAQ 0,24 %.

Soutenue par des résultats dépassant les attentes, Paris poursuivait sa montée et gagnait 0,78 %.  

Francfort (+0,59 %), Londres (+0,29 %) et Milan (0,61 %) avançaient plus modérément.

Actualité principale du jour, la Banque centrale européenne (BCE) a, comme attendu, confirmé ses mesures de soutien monétaire à l’économie alors que tarde le rebond espéré de l’activité.

La présidente de la BCE Christine Lagarde a jugé jeudi « prématuré » de débattre d’une fin progressive du programme monétaire d’urgence (PEPP) contre la pandémie.

Décidée en mars en réponse aux tensions sur les taux obligataires, l’augmentation « significative » du rythme des rachats de dette publique et privée est appelée à se poursuivre.

Pessimiste sur les perspectives économiques à court terme, Christine Lagarde mise néanmoins sur « un rebond ferme de l’activité » dans l’année grâce aux vaccinations.  

Il est par ailleurs urgent selon elle de mettre en œuvre le plan de relance européen, un programme doté de 750 milliards d’euros doit contribuer « à une croissance plus rapide, plus forte et plus durable », a-t-elle rappelé.

Autre rendez-vous majeur, le sommet virtuel mondial sur le climat organisé par le président américain, à l’occasion de la Journée de la Terre.

Joe Biden y a dévoilé un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes, quasiment doublé, de 50 % à 52 % d’ici 2030 par rapport à 2005, marquant le retour des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le président chinois Xi Jinping a pour sa part réaffirmé l’objectif d’une neutralité carbone de la Chine d’ici 2060.

Le Japon a lui aussi relevé son objectif de réduction d’émissions de CO2 à 46 % à l’horizon 2030 par rapport à leurs niveaux de 2013, contre une cible précédente de 26 %.

Au rayon des indicateurs économiques, les demandes d’allocations chômage ont continué de baisser la semaine passée aux États-Unis, atteignant un nouveau plus bas depuis le début de la crise, alors que les analystes s’attendaient à une légère hausse.

American Airlines 

American Airlines (-1,31 % à 20,73 dollars) a continué à perdre plusieurs millions de dollars par jour au premier trimestre, mais voit « des signes d’une reprise continue de la demande » dans le trafic aérien.  

Crédit Suisse secoué par Greensill et Archegos

Vers 10 h, l’action Crédit Suisse reculait de 2,09 % à 9,19  francs suisses. La banque helvétique, affectée par la faillite de la société financière britannique Greensill et l’implosion du fonds américain Archegos, a essuyé une perte nette de 252 millions de francs suisses au premier trimestre, et s’attend à des pertes supplémentaires de 600 millions de francs sur ce fonds au deuxième trimestre.

La maison mère de Greensill Capital, société financière dont la faillite le mois dernier secoue de nombreuses entreprises dans le monde, a été placée en liquidation.

Hermès époustoufle

Les ventes d’Hermès (+2,34 % à 1051,00 euros) ont atteint 2,1 milliards d’euros au premier trimestre, progressant de 38 % par rapport à 2020 et dépassant même, comme celles de ses consœurs LVMH (+1,47 % à 650,70 euros) et Kering (-0,25 % à 650,60 euros), leur niveau d’avant la crise de la COVID-19.

Baisse du pétrole et de l’euro, le bitcoin stable

Les cours du pétrole reculaient de nouveau jeudi, plombés par une hausse surprise des stocks de brut aux États-Unis la semaine passée et la circulation de la COVID-19 dans plusieurs régions importantes pour la demande de brut.

Vers 10 h 10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin continuait de baisser (-0,37 % à 65,08 dollars) à Londres.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin perdait 0,15 % à 61,28 dollars.

L’euro reculait (-0,12 % %) face au billet vert, à 1,2020 dollar.  

Le bitcoin se stabilisait (-0,30 %) à 54 754 dollars.