(Paris) Les marchés actions s’épuisaient mardi en plein cœur de la saison des résultats, laissant derrière eux les épisodes d’euphorie qu’ont connus les indices ces derniers temps.

L’Europe a fini sur des pertes conséquentes, de Paris (-2,09 %) à Francfort (-1,55 %) et de Londres (-2 %) à Milan (-2,44 %).

Au même moment Wall Street restait dans le rouge : le Dow Jones reculait de 0,36 %, le NASDAQ lâchait 1,16 % et le S&P 500 -0,82 %.

« Les indices européens s’essoufflent après les gains des sept dernières semaines, les prises de bénéfices apparaissant à l’ordre du jour », commente Michael Hewson, analyste en chef de CMC Markets.

« Mais cette faiblesse à court terme est parfaitement saine et la tendance générale à la hausse reste intacte », souligne Jochen Stanzl, un autre analyste de CMC Markets.

Indicateurs macroéconomiques au beau fixe, campagnes de vaccination en cours, soutien de la Fed, aides des États sont autant d’éléments qui ont mis de l’optimisme sur les marchés boursiers ces dernières semaines.

Mais sur le front sanitaire, les derniers bilans de contaminations et de décès en Inde et au Brésil font froid dans le dos. La propagation des variants aussi.

« Les investisseurs s’interrogent par conséquent sur les prévisions des entreprises dans un contexte où l’épidémie, à l’échelle de la planète, ne montre aucun signe d’essoufflement. Il n’est pas certain que les nombreuses publications attendues cette semaine permettront d’y voir plus clair », souligne Tangi le Liboux, stratégiste d’Aurel BGC.

Le marché attendait les publications des grands noms de la technologie américaine, dont Netflix, dans la soirée.

De nombreuses entreprises publient leurs résultats trimestriels depuis la semaine dernière, et même si des grands groupes ont réussi à rassurer pour l’instant, les prix très élevés auxquels s’échangent les actions posent question.

La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) sera jeudi également au cœur de l’attention.

« Le resserrement prématuré des conditions financières, qui était au cœur des débats des sessions de janvier et de mars du Conseil des gouverneurs, devrait être, cette fois, un sujet nettement moins préoccupant », estiment William De Vijlder et Louis Boisset, économistes zone euro à BNP Paribas.

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements reculaient légèrement après la remontée de la veille qui avait pesé sur les valeurs de croissance.

L’automobile au stop

Comme les bancaires, qui ont comme lui surperformé depuis le début de l’année, le secteur automobile a subi de plein fouet la résurgence de l’aversion pour le risque.

À Paris, les titres des constructeurs Renault et Stellantis ont reculé respectivement de 4,51 % à 34,50 euros et de 3,99 % à 14,21 euros.

À Francfort, le constructeur automobile allemand BMW (-1,73 % à 86,18 euros) a réalisé au premier trimestre un bénéfice avant impôts de 3,757 milliards d’euros, selon des résultats préliminaires « supérieurs aux attentes du marché ».

Du tumulte dans le tabac

Parmi les actions du jour, les titres des fabricants de tabac étaient agités par des informations de presse selon lesquelles le gouvernement américain envisagerait d’exiger désormais un bas niveau de nicotine dans les cigarettes pour éviter la dépendance.  

British American Tobacco (BAT) a chuté de 7,66 % à 2690,80 pence et son concurrent Imperial Brands de 7,31 % à 1465,50 pence.

À New York, l’action d’Altria perdait 4,17 %.

Le pétrole et le bitcoin redescendent

Après avoir évolué autour de l’équilibre, les prix du brut ont quelque peu flanché mardi, un contrecoup causé par des prises de bénéfices après une forte hausse la semaine passée qui s’est poursuivie lundi.

Vers 12 h 30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 66,44 dollars à Londres, en baisse de 0,91 % par rapport à la clôture de lundi.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,42 %, à 62,54 dollars.

L’euro se stabilisait (+0,02 %) face au billet vert, à 1,2039 dollar.

Le bitcoin repartait à la baisse (-1,04 %) à 55 630 dollars.