(New York) Les prix du pétrole, dopés un instant par une réduction des stocks hebdomadaires américains, ont finalement reculé mercredi, les investisseurs étant nerveux avant le sommet ministériel de l’OPEP+ jeudi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le dernier jour de cotation, a conclu en repli de 0,94 % à 63,54 dollars par rapport à la clôture de la veille.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 2,30 % à 59,16 dollars.

Les cours des deux contrats de référence étaient également en repli mardi, de plus de 1 % à Londres comme à New York.

Le marché a d’abord réagi positivement aux données sur les stocks de pétrole brut aux États-Unis, publiées par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA). Elles ont montré un recul des réserves de 900 000 barils pour la première fois en six semaines.

Même si les analystes prévoyaient un plus fort repli des stocks, ce recul est le reflet d’un net rebond de la demande américaine.  

Le cours du WTI, qui avait grimpé dans le vert après le rapport de l’EIA, a ensuite inversé sa course à l’issue de la réunion par visioconférence des ministres du club de producteurs de l’OPEP à l’occasion du Comité de suivi de l’accord en vigueur de réduction de la production du groupe (JMMC).  

Ce Comité précède le troisième sommet ministériel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés réunis sous la bannière OPEP+ qui se tiendra jeudi à partir de 12 h GMT (14 h à Paris et à Vienne, siège du cartel).

« C’était une préréunion de l’OPEP et ils se sont quittés sans recommandation » sur les réductions de production « ce qui a rendu le marché nerveux parce que les investisseurs craignent des désaccords sur les coupes de production », a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group.

« Mais pour moi, les réductions sont acquises et le marché surréagit actuellement », a ajouté l’expert soulignant qu’en Europe, particulièrement en France, de nouvelles restrictions étaient mises en place, ce qui pèse sur la demande d’or noir.

« Compte tenu du recul des prix (observé ces dernières semaines, NDLR), il est probable que l’OPEP” maintiendra son cap », a estimé pour sa part Neil Wilson, de Markets.com.

« Nous devons garder à l’esprit que l’environnement reste difficile, complexe et incertain », a souligné mercredi le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, s’exprimant en introduction du Comité de suivi.

Le cartel et ses alliés laissent sous terre quelque 7 millions de barils par jour afin de ne pas inonder le marché avec un or noir qu’il ne peut absorber en raison des dégâts économiques de la pandémie de COVID-19.