(Paris) Les marchés boursiers européens marquaient globalement le pas lundi à la mi-journée, tout comme Wall Street, après avoir atteint la semaine précédente de nouveaux plus hauts, dans un marché toujours partagé entre optimisme sur la reprise et craintes inflationnistes, avant une réunion de la Fed.

Après une ouverture positive, l’Europe boursière s’essoufflait : vers 10 h 30, Paris se stabilisait (+0,06 %), Francfort prenait 0,14 %, Londres cédait 0,21 %. Seul Milan se maintenait franchement dans le vert (+0,45 %).  

Les perspectives de reprise économique, à la faveur notamment du vaste plan de relance américain de 1900 milliards de dollars signé par le président Joe Biden la semaine dernière, sont « un facteur de soutien » depuis plusieurs séances, note David Madden, un analyste de CMC Markets UK.

L’activité manufacturière dans la région de New York a d’ailleurs grimpé en mars à son niveau le plus élevé depuis juillet 2020, et les prix payés aux fournisseurs sont au plus haut depuis 10 ans, selon l’indicateur mensuel Empire State publié lundi par la Fed.

Dans le sillage de cette publication, la Bourse de New York a démarré en petite hausse, avant de caler à son tour : le Dow Jones s’affichait proche de l’équilibre (+0,05 %) après un nouveau record vendredi tandis que le S&P 500 cédait 0,12 % et que le NASDAQ grappillait 0,13 %.

Plus tôt, l’Asie a terminé en ordre dispersé malgré des hausses records de la production industrielle et des ventes de détail en Chine lors des deux premiers mois de l’année.

« Dans l’immédiat, les investisseurs attendent le comité de politique monétaire de la Fed qui se réunira mardi et mercredi alors que les analystes tablent sur une révision à la hausse des projections de croissance », observe pour sa part Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

La Réserve fédérale américaine (Fed) n’entend toutefois pas resserrer sa politique monétaire tant que le plein emploi ne sera pas de retour et que l’inflation n’aura pas dépassé 2 %.

Après la promulgation d’un colossal plan de relance la semaine dernière aux États-Unis, les taux d’emprunt américains ont poursuivi leur remontée, la perspective d’une croissance plus élevée faisant redouter une reprise de l’inflation.

Le taux à 10 ans sur les obligations d’État américaines a ainsi atteint vendredi en séance son plus haut depuis février 2020, à 1,6405 %. Lundi, il se stabilisait autour de 1,60 %.

Sur le plan sanitaire, l’Italie s’est reconfinée lundi dans la majeure partie du pays, tandis que des inquiétudes s’exprimaient en Allemagne ou en France face à la troisième vague de la pandémie, dans une Europe où le vaccin d’AstraZeneca multiplie les déboires.

Pied de nez d’Astrazeneca 

Le titre pharmaceutique montait (+0,46 % à 6983 pence) en dépit des déconvenues qui s’accumulent pour le vaccin anti-COVID-19 du groupe, qui subit des retards de livraisons et dont l’utilisation est suspendue dans plusieurs pays en Europe en raison de doutes sur des effets secondaires.

Flutter flirte avec la Bourse

Le groupe de paris et de jeux d’argent grimpait (+5,57 % à 16 675,00 pence) après avoir indiqué réfléchir à mettre en Bourse une petite partie des actions de sa filiale de paris sportifs aux États-Unis, FanDuel.

Faber écarté de la présidence de Danone 

Le titre Danone faisait partie des plus fortes hausses du CAC 40 (+3,06 % à 59,90 euros) après l’annonce de l’éviction du patron du groupe agroalimentaire, Emmanuel Faber, ciblé par une fronde d’actionnaires opposés à sa stratégie.

Volkswagen lance un plan de suppression d’emplois

Le titre gagnait 3,39 % à 196,66 euros dans le sillage de l’annonce d’un plan de suppression d’emplois non chiffré mais qui pourrait concerner jusqu’à 5000 postes d’ici fin 2023 dans le cadre d’une réduction des coûts destinée à financer la transition vers l’électrique.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole ont commencé la semaine du bon pied, le Brent repassant temporairement le seuil de 70 dollars le baril lundi avant de repartir à la baisse.

Vers 10 h 30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 68,23 dollars à Londres, en baisse de 1,43 % par rapport à la clôture de vendredi.  

À New York, le baril américain de WTI pour avril lâchait 1,30 %,  à 64,76 dollars.

Dans le même temps, l’euro se repliait de 0,27 % face au dollar, à 1,1921 dollar.

Le bitcoin reculait de 5,3 % à 57 021 dollars après avoir franchi samedi pour la première fois de son histoire la barre des 60 000 dollars, dopé, selon des analystes, par le plan de relance américain.