(New York et Toronto) Les grands indices de la Bourse de New York ont connu vendredi des fortunes diverses dans un marché de nouveau préoccupé par la hausse du taux obligataire américain à 10 ans et les risques d’inflation.

Le Dow Jones Industrial Average a gagné 0,9 % à 32 778,64 points, terminant à un record, tout comme l’indice élargi S&P 500, qui a pris 0,1 % à 3943,34 points.

Le NASDAQ a en revanche reculé, perdant 0,6 % à 13 319,86 points. L’indice à forte coloration technologique de Wall Street a souffert de la mauvaise séance de certains de ses piliers comme Amazon, Apple ou encore Alphabet, la maison mère de Google, qui ont perdu 0,8 %. Facebook est tombé de 2 %.

De solides données sur le marché du travail canadien en février ont propulsé le dollar canadien à son plus haut niveau en trois ans, pendant que l’indice de référence de la Bourse de Toronto clôturait en hausse pour la sixième séance de suite, à un sommet record.

Le huard s’est négocié au cours moyen de 80,04 cents US, après avoir grimpé jusqu’à 80,26 cents US plus tôt dans la journée. Il avait affiché jeudi un cours moyen de 79,61 cents US.

De son côté, l’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a renversé les pertes qu’il affichait plus tôt dans la journée pour clôturer en hausse de 6,75 points, à 18 851,31 points.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 41 cents US à 65,61 $ US le baril, tandis que celui de l’or a effacé 2,80 $ US à 1719,80 $ US l’once. Le prix du cuivre a gagné 0,1 cent US à 4,14 $ US la livre.

Incertitude autour de l’inflation

« Il y a une lutte acharnée au sein du marché pour savoir de quel côté l’inflation va pencher », explique Quincy Krosby de Prudential Financial.

« Un groupe pense que le marché fait preuve de trop d’assurance au sujet de l’inflation tandis que l’autre estime qu’une fois que l’argent du plan de relance va s’épuiser, la surcapacité de production va soutenir une économie où il y a très peu d’inflation et que le rendement obligataire à 10 ans va se replier, peut-être aux alentours de 1 % », ajoute Mme Krosby.

Vendredi après-midi, le taux à 10 ans sur la dette américaine s’établissait à 1,63 % après avoir touché dans la matinée un plus haut depuis février 2020.

Le rendement obligataire a progressé au lendemain de la signature par Joe Biden d’un vaste plan de relance de 1900 milliards de dollars pour venir au chevet des familles et des entreprises frappées par la récession.

Les discussions ont également débuté au sujet d’un projet de loi sur les infrastructures. La présidente de la Chambre de Commerce américaine a estimé vendredi qu’un tel texte pourrait être approuvé par le Congrès d’ici début juillet.

Le marché suivra également avec attention mardi et mercredi prochains la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).

Son président, Jerome Powell, a jusqu’à présent assuré qu’il ne comptait pas rehausser les taux directeurs de la Fed, actuellement compris entre 0 % et 0,25 %, tant que les États-Unis n’auraient pas retrouvé le plein emploi.

Mais le bond des rendements obligataires « indique que l’inflation pourrait arriver plus vite que l’agenda de la Fed ne le laisse suggérer », rappelle Mme Krosby.

Parmi les valeurs du jour, Novavax s’est envolé de 8,07 %. L’entreprise de biotechnologie américaine a confirmé jeudi que son vaccin contre la COVID-19 était efficace à 96,4 % contre la souche initiale du virus et à 86,3 % contre le variant britannique. Il agit en revanche de façon bien plus réduite contre le variant sud-africain.

Boeing a grimpé de 6,82 % après avoir annoncé une commande de la société américaine d’investissement 777 Partners pour 24 appareils 737 MAX 8.

Au rang des indicateurs, la confiance des consommateurs américains s’est améliorée plus que prévu début mars, atteignant son plus haut niveau en un an, selon l’estimation préliminaire de l’enquête de l’Université du Michigan publiée vendredi.