(New York) Les Bourses européennes sont reparties de plus belle lundi, tutoyant pour certaines de nouveaux sommets à la faveur d’un optimisme généralisé quant à une reprise prochaine de l’économie mondiale, qui favorisait les valeurs les plus malmenées par la crise.

Crevant tous les plafonds, le Dax a bondi de 3,31 %, signant un nouveau record en clôture, à 14 380,91 points. À Paris, le CAC 40 a terminé sur une forte hausse de 2,08 %, dépassant les 5900 points pour la première fois depuis fin février 2020, tandis que Londres a gagné 1,34 % et que Milan est monté de 3,12 %.

À Wall Street, les indices ont fini en ordre dispersé : le Dow Jones a gagné 0,97 %, tandis que le NASDAQ a chuté de 2,41 %, entrant en zone de correction boursière, qui correspond à une chute de plus de 10 % par rapport à son précédent record. L’indice élargi S&P 500 a lui abandonné 0,54 %.

À Francfort, « banques, actions cycliques et industrie sont les nouveaux favoris des acheteurs d’actions », commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Cet arbitrage en faveur des secteurs les plus malmenés par la crise liée à la pandémie de COVID-19 a eu lieu sur l’ensemble des indices européens, même si la Bourse de Londres, plus exposée aux matières premières, a été un peu freinée dans son élan par la baisse du pétrole.

« Les valeurs cycliques, dont sont plutôt composés les indices européens », ont davantage les faveurs des investisseurs, explique auprès de l’AFP Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché à IG France, car ces valeurs plus « traditionnelles » bénéficient « toujours de l’environnement un peu défiant vis-à-vis de la remontée des taux » d’emprunt.

Le repli du pétrole a également constitué un facteur positif selon lui alors que sa récente remontée avait tiré les anticipations d’inflation, et donc les rendements obligataires, à la hausse.

Après avoir atteint jusqu’à 1,62 % en séance vendredi, le taux américain à dix ans, très surveillé, évoluait autour de 1,60 % en fin de journée. En zone euro, les rendements obligataires se sont stabilisés ce lundi.

Le Sénat a finalement approuvé samedi le plan de 1900 milliards de dollars voulu par Joe Biden pour soutenir la première économie mondiale frappée par la pandémie. S’il alimente les espoirs de croissance, ce plan fait aussi craindre le retour d’une hausse généralisée des prix.

« Pour l’instant, les autorités monétaires, qui continuent à jouer un rôle moteur dans l’ancrage des taux longs à des niveaux faibles, regardent la montée des taux longs comme validant l’embellie économique à venir », souligne toutefois Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LBPAM.

La banque centrale américaine s’attend en effet à ce que l’inflation soit transitoire et assure ne pas être pressée de resserrer sa politique monétaire.

Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) est attendue au tournant jeudi à l’occasion de sa réunion de politique monétaire.

Les financières ont l’avantage

Deutsche Bank est monté de 4,28 % à 11,02 euros tandis que Commerzbank a progressé de 5,74 % à 5,82 euros. À Paris, Société Générale est monté de 4,69 % à 22,34 euros, BNP Paribas a pris 3,22 % à 53,25 euros et Crédit Agricole a gagné 2,87 % à 12,57 euros.

L’aéronautique sur un petit nuage

Les titres Airbus (+5,34 % à 100,52 euros) et Safran (+5,42 % à 125,55 euros) ont progressé après que les États-Unis et l’UE ont annoncé vendredi suspendre pour quatre mois les droits de douane respectifs qu’ils appliquent dans le cadre du vieux litige entre l’avionneur américain Boeing et son rival européen. À Francfort, MTU Aero Engines a pris 4,87 % à 208,00 euros.

L’automobile reprend des couleurs

Le secteur a mis le turbo : que ce soit Stellantis (+5,80 % à 14,47 euros) et Renault (+3,96 % à 40,08 euros) à Paris ou Volkswagen (+1,17 % à 195,74 euros), BMW (+5,25 % à 79,64 euros) et Daimler (+3,23 % à 72,49 euros) à Francfort.

Carnival à la fête

Le titre du croisiériste a bondi de 8,20 % à 1656,50 pence, bénéficiant de l’optimisme sur les progrès de la campagne de vaccination et la réouverture de l’économie mondiale.

Le pétrole redescend

Le cours du Brent est redescendu après avoir franchi lundi la barre des 70 dollars pour la première fois depuis janvier 2020, après l’attaque des installations du géant Aramco en Arabie saoudite et sur fond d’optimisme quant à une reprise économique mondiale.

Le baril d’or noir de la mer du Nord a reculé de 1,61 % à 68,24 dollars et le baril américain de WTI pour avril a perdu 1,57 % à 65,05  dollars.

L’euro reculait de 0,58 % face au billet vert, à 1,1846 dollar.

Le bitcoin prenait 5,49 % autour de 51 740 dollars.