(New York) Les prix du pétrole se sont fortement appréciés jeudi, nourris par la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés de l’OPEP+ de n’augmenter leur production que de manière marginale.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a grimpé de 4,17 % à Londres par rapport à la clôture de la veille, à 66,74 dollars.

Il a atteint dans la journée les 67,75 dollars, soit une hausse supérieure à 5 %.

Le baril américain de WTI pour avril a gagné 4,16 % à 63,83 dollars, après avoir touché 64,86 dollars en séance, son plus haut depuis janvier 2020.

« L’OPEP “a pris le marché par surprise en décidant de renouveler ses quotas et en indiquant qu’il préférait attendre que la reprise ait bien lieu plutôt que de l’anticiper », note Ann-Louise Hittle de Wood Mackenzie.

« Le marché s’attendait à une forte hausse (de la production, NDLR), car la contraction de l’équilibre entre offre et demande est déjà évidente », poursuit l’experte, qui rappelle que les prix ont beaucoup augmenté depuis le début de l’année.

Alors que les analystes envisageaient des divergences entre les deux poids lourds de l’alliance, la Russie et l’Arabie saoudite, la réunion a été bouclée en moins de trois heures et a débouché sur la décision de n’augmenter qu’à la marge la production d’or noir le mois prochain.

Les niveaux de production de mars seront maintenus en avril avec des exemptions pour la Russie et le Kazakhstan, qui pourront augmenter leur offre de 150 000 barils quotidiens par jour.

Riyad maintiendra de son côté son retrait volontaire et supplémentaire d’un million de barils par jour le mois prochain.

Malmenés en cours de séance asiatique, le Brent et le WTI avaient connu une première poussée après les propos des ministres saoudien et russe peu avant le deuxième sommet de l’année de l’OPEP+, qui s’est déroulé par visioconférence.

Le premier avait souligné « l’incertitude qui entoure le rythme de la reprise » économique et par ricochet celle de la demande d’or noir,  quand le second, d’ordinaire plus favorable à un retour plus rapide de la production sur le marché, a concédé que « la propagation du coronavirus restait un problème majeur ».

Ce sont ensuite les termes de l’accord de l’OPEP+ qui ont fait bondir les cours du brut au-delà de 5 %.

Les investisseurs ont également digéré les données publiées par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) mercredi, faisant état de stocks d’essence en chute de 13,6 millions de barils aux États-Unis la semaine dernière, signe encourageant pour la reprise de la demande d’or noir.

Ce volume a suffisamment marqué les esprits pour mettre de côté la hausse de 21,6 millions de barils des stocks de brut, qui est toutefois la plus forte hausse hebdomadaire depuis 1982, date à laquelle l’EIA a commencé à diffuser ses statistiques.