(New York et Toronto) La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé lundi à l’entame d’une semaine chargée entre résultats d’entreprises et réunion monétaire de la Banque centrale américaine (Fed), le NASDAQ et le S&P terminant toutefois à des records.

Selon des résultats définitifs à la clôture d’une séance volatile, le Dow Jones a glissé de 0,12 % à 30 960,00 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, en revanche a avancé à un nouveau record à 13 635,99 points en progrès de 0,69 % tandis que le S&P 500 est parvenu de peu à un nouveau sommet à 3855,36 points en hausse de 0,36 %.

À la Bourse de Toronto, l’enthousiasme envers les actions de TFI International et de BlackBerry a contrebalancé les inquiétudes des investisseurs et permis à l’indice de référence de clôturer en hausse.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 60,11 points pour terminer la journée avec 17 906,02 points.

L’action de BlackBerry a aidé le secteur des technologies de l’information à enregistrer une hausse de plus de 2 %, tandis que le titre de TFI a soutenu le secteur de l’industrie dans son gain de 1,2 %.

Les groupes des télécommunications, des biens de consommation de base et de l’énergie faisaient aussi partie des sept secteurs qui ont avancé lundi, contre quatre qui ont reculé.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,51 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 78,64 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé 50 cents US à 52,77 $ US le baril, tandis que celui de l’or a perdu 1 $ US à 1855,20 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est apprécié de 0,3 cent US à 3,63 $ US la livre.

La société de transport par camions de Montréal et la firme logicielle de Waterloo, en Ontario, ont toutes deux vu leur action bondir en matinée.

Le titre de TFI a grimpé plus de 32 % pour atteindre un sommet record après l’annonce de son acquisition de UPS Freight pour 800 millions US, ce qui lui permettra d’accroître ses activités de plus petits camions en Amérique du Nord.

L’action de BlackBerry a pour sa part progressé de 28,3 % après avoir atteint, plus tôt dans la séance, son plus haut niveau depuis 2011.

« Cela ne paraît pas au niveau de l’indice, mais il y a une très forte volatilité sous la surface dans plusieurs secteurs », a observé Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille Gestion AGF.

Il a ajouté que rien n’expliquait fondamentalement la hausse de l’action de BlackBerry, tandis que la « solide » entente de TFI avait alimenté le titre de l’entreprise.

« C’est quelque chose qu’ils tentaient de réaliser depuis un bon moment et voilà finalement l’entente, grosse comme une baleine, qu’ils attendaient », a souligné M. Archibald lors d’une entrevue.

Prudence

« La prudence a été de mise à l’ouverture d’une des semaines les plus chargées de la saison des résultats et alors que la Réserve fédérale tiendra sa première réunion monétaire de 2021 », résumaient les analystes de Schwab.

« Les marchés digèrent des nouvelles favorables concernant la lutte contre la COVID-19 et ses variants après que Moderna a annoncé que son vaccin devrait être efficace contre les mutations du virus venant du Royaume-Uni ou d’Afrique du Sud », ont ajouté ces analystes.

Sept des onze secteurs du S&P 500 sont restés dans le vert, dont les services (+1,95 %) et les technologies de l’information (+0,88 %).

Sur le front de la macro-économie, le projet de relance massive du président Joe Biden portant sur 1900 milliards de dollars a rencontré « une résistance du côté des deux partis » au cours du week-end, notaient les analystes de Wells Fargo soulignant que le calendrier de ces mesures restait incertain.

Parmi les nombreux résultats d’entreprises attendus, ceux du papetier Kimberly-Clark (+3,25 %) ont été bien accueillis alors que, notamment du fait de l’épidémie, ses ventes de mouchoirs jetables et de papier toilette ont bondi. Mais le groupe a averti d’une hausse des prix des matières premières à venir.

Les prochains jours sont notamment attendus, les résultats de poids lourds comme Apple, Facebook et Microsoft ainsi que Boeing et Tesla.

Mercredi, les marchés surveilleront la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell. Jeudi, ils devront digérer la première estimation du Produit intérieur brut américain pour le dernier trimestre 2020.

Feuilleton boursier du moment, la chaîne américaine de magasins de jeux vidéo GameStop, dont la cotation a été suspendue en début de séance à cause d’une trop grande volatilité, a encore grimpé de 18,12 % sous l’effet de mécanismes spéculatifs, sans rapport avec la performance réelle de la société.

Depuis le début de l’année, l’action a décollé de près de 300 % à la Bourse new-yorkaise, ce qui laisse perplexe jusqu’aux plus fervents soutiens de l’entreprise, alors que son modèle économique de magasins physiques semble dépassé.

Le titre du jour a été Apple, qui a atteint un record en séance, et terminé en hausse de 2,77 % à 14 292 dollars.

Sur le marché obligataire, le rendement à 10 ans sur les bons du Trésor a cédé du terrain à 1,0295 % contre 1,0855 % vendredi.