(New York et Toronto) La Bourse de New York a clôturé en hausse mardi après l’audition par les sénateurs américains de la future secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, qui a plaidé pour un plan de relance ambitieux.

L’indice des valeurs vedettes, le Dow Jones, est monté de 0,38 % à 30 390,52 points et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,81 % à 3798,91 points.

Le NASDAQ a pris 1,53 % à 13 197,18 points, échouant à quelques encablures de son record du 8 janvier.

L’indice à forte coloration technologique de la place new-yorkaise a été soutenu par la bonne santé de plusieurs piliers du numérique comme Facebook (+3,87 %) et Alphabet (+3,29 %), la maison mère de Google.

La Bourse de Toronto a avancé grâce à la vigueur du secteur de l’énergie, qui a pris du mieux alors que l’action de TC Énergie rebondissait après une baisse liée aux perspectives du projet Keystone XL.

L’indice S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 12,49 points pour terminer la journée avec 17 957,37 points. Le secteur de l’énergie a avancé de 1,9 %.

Les actions de la société de Calgary TC Énergie ont gagné 4,8 % après avoir perdu 4,5 % lundi, en raison de l’incertitude quant à l’avenir du projet d’expansion de l’oléoduc de l’Ouest canadien, qui doit se rendre jusqu’aux raffineries de la côte américaine du golfe du Mexique.

« Cela ressemble un peu plus à une nouvelle réflexion, plus sage, dans les actions énergétiques aujourd’hui, et c’est vraiment le portrait d’ensemble de ce qui se passe sur le marché canadien », a observé Greg Taylor, directeur des investissements chez Purpose Investments.

Le président désigné des États-Unis, Joe Biden, devrait signer un décret dès mercredi, le jour de l’inauguration, pour annuler le permis délivré en 2019 par son prédécesseur Donald Trump.

M. Taylor a souligné que les investisseurs du secteur de l’énergie avaient réalisé que Keystone avait déjà été retiré de la valorisation de TC Énergie dans de nombreux modèles d’analystes.

« Ce sont simplement des gens qui reviennent et examinent à nouveau la situation, et jugent que la vente d’hier était exagérée », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,52 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 78,36 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a progressé de 56 cents US à 52,98 $ US le baril, tandis que celui de l’or s’est emparé de 10,30 $ US à 1840,20 $ US l’once. Le prix du cuivre a grimpé de 3,1 cents US à 3,63 $ US la livre.

La semaine dernière, Wall Street avait enregistré sa première perte hebdomadaire en 2021.

Au lendemain d’un jour férié aux États-Unis (Martin Luther King Day) et à la veille de la prestation de serment du président démocrate Joe Biden, Mme Yellen a jugé qu’il fallait « voir grand », implorant les parlementaires américains de ne pas regarder à la dépense face à l’ampleur de la crise économique liée à la pandémie.

M. Biden a présenté la semaine dernière un gigantesque plan d’aide d’urgence de 1900 milliards de dollars.

Ancienne présidente de la Fed, Mme Yellen, qui s’est exprimée par visioconférence, a aussi assuré qu’elle était favorable à ce que le niveau du dollar soit fixé par le marché, là où l’administration Trump a fait pression pour que le billet vert soit déprécié.

« Le marché se prépare à la nouvelle administration américaine et à davantage de soutien budgétaire », a résumé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Les investisseurs ont également digéré les résultats de plusieurs grandes banques américaines, diffusés avant l’ouverture mardi.

Goldman Sachs a reculé (-2,26 %) malgré l’envol de ses bénéfices au dernier trimestre 2020 grâce à la forte croissance de son activité de banque d’investissement.

Bank of America a aussi baissé (-0,73 %) après avoir vu ses profits du quatrième trimestre 2020 nettement reculer, affectés par les taux d’intérêt bas et le ralentissement de son activité de banque de détail.  

Après la clôture, la plateforme de streaming Netflix, dont le nombre d’abonnés payants dans le monde a dépassé les 200 millions pour la première fois au dernier trimestre 2020, voyait son titre bondir de plus de 11 % dans les échanges électroniques.

Parmi les autres valeurs, le groupe Stellantis, fruit du mariage entre les constructeurs automobiles Fiat Chrysler et PSA, a fait des débuts en fanfare à Wall Street, grimpant de près de 11 %.

Le constructeur General Motors s’est envolé de 9,75 % après l’annonce d’un partenariat stratégique avec le géant de l’informatique Microsoft (+1,78 %) dans le domaine des voitures autonomes. La filiale Cruise de GM est désormais valorisée à plus de 30 milliards de dollars (25 milliards d’euros).

Le conglomérat américain General Electric est monté (+0,88 %) après avoir décidé du gel des prestations de retraite pour ses 2800 employés au Royaume-Uni.  

Boeing s’est apprécié (+3,13 %) après l’annonce par le régulateur européen que son modèle 737 MAX pourrait retrouver le ciel européen « la semaine prochaine », 22 mois après avoir été cloué au sol à la suite de deux accidents.