(New York et Toronto) Wall Street a débuté la semaine dans le rouge lundi, marquant une pause après avoir atteint des records en fin de semaine dernière.  

Son indice vedette le Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,29 % à 31 008,69 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a abandonné 1,25 % à 13 036,43 points et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,66 % à 3799,61 points.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a rendu 107,62 points à 17 934,45 points, après avoir clôturé à un sommet record vendredi.

Le secteur de la santé a été le seul du parquet torontois à avancer, prenant 3,4 % grâce, notamment, au titre de Cronos Group, qui a avancé de 9 %.

Ailleurs sur le TSX, les secteurs des matériaux, de l’industrie et des technologies de l’information ont affiché les principales pertes.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,20 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 78,71 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1 cent US à 52,25 $ US le baril, tandis que celui de l’or a grimpé de 15,40 $ US à 1850,80 $ US l’once. Le prix du cuivre a plongé de 10,9 cents US à 3,56 $ US la livre.

En l’absence d’actualités pour alimenter l’activité, les mouvements boursiers étaient principalement attribuables à une anxiété politique élevée dans la foulée des émeutes de la semaine dernière à Washington, DC, a observé Craig Fehr, stratège en investissement chez Edward Jones.

Des préoccupations supplémentaires persistaient au sujet de la distribution des vaccins contre la COVID-19 et des attentes envers un nouveau plan de relance économique aux États-Unis.

« On voit simplement les marchés réagir un peu plus au fait que les actions ont atteint des sommets records la semaine dernière et que même des marchés forts avec des perspectives optimistes vont régulièrement reprendre leur souffle », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

« Je considérerais tout simplement aujourd’hui comme une journée où les marchés font une pause. »

Les grands indices de Wall Street avaient clôturé vendredi à des plus hauts, les milieux financiers faisant peu de cas des mauvais chiffres de l’emploi américain et des violences politiques à Washington avant la validation par le Congrès de l’élection de Joe Biden comme prochain président des États-Unis.

Ils avaient préféré se focaliser sur la perspective de nouvelles mesures de relance, promises par M. Biden, qui va prendre ses fonctions le 20 janvier.

« Mais il arrive un moment où il n’est plus possible d’anticiper le futur et où il faut s’intéresser au présent », avance Art Hogan de National Holdings pour expliquer la baisse de Wall Street lundi.

« Le présent continue d’être dominé par des problèmes logistiques pour acheminer les vaccins et par la hausse du nombre de nouvelles contaminations », précise l’expert.

Les acteurs du marché sont d’ailleurs restés à l’affût de toute nouvelle sur le front de la pandémie.

La biotech américaine Gilead a ainsi reculé (-0,84 %) malgré la révision à la hausse de ses prévisions de revenus au quatrième trimestre 2020 grâce notamment à la forte demande pour le remdesivir, utilisé comme traitement contre le coronavirus.

Parmi les autres valeurs du jour, Twitter a plongé de 6,41 %. Vendredi, le réseau social a suspendu de façon permanente le compte du président américain sortant Donald Trump, deux jours après les émeutes de ses partisans qui ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures.

Les géants Apple, Alphabet (maison mère de Google) et Amazon ont baissé d’un peu plus de 2 %. Amazon a coupé l’accès à ses serveurs au réseau social Parler, prisé par les partisans de M. Trump, tandis qu’Apple et Google ont retiré l’application de leurs plateformes de téléchargement.

Parler a contre-attaqué lundi en portant plainte contre Amazon.

JPMorgan a pris 1,49 %. La banque américaine a annoncé dimanche qu’elle suspendait temporairement tout don aux responsables politiques américains dans la foulée des violences au Capitole.

De nombreux autres groupes américains ont aussi réagi aux évènements de mercredi en décidant d’interrompre l’ensemble de leurs donations politiques, d’arrêter le financement des élus républicains s’étant opposés à la certification des résultats de la présidentielle ou de cesser de gérer les transactions sur le site de campagne de Donald Trump.

Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme Tesla, dont l’action n’avait cessé de gonfler depuis fin décembre et dont la valeur boursière a dépassé les 800 milliards de dollars vendredi, est tombé de 7,82 %.