(New York) Le dollar reculait nettement face à l’euro et à la livre britannique mardi, jour de l’élection présidentielle américaine, souffrant de son statut de valeur refuge dans un marché qui reprenait goût au risque et aux actions.

Vers 15 h 15, le dollar cédait 0,52 % face à l’euro à 1,1702 dollar pour un euro et 0,77 % face à la devise britannique à 1,3017 dollar pour une livre.

Les sondages placent le démocrate Joe Biden en position de favori face au président républicain Donald Trump avec un écart de 7 % à 9 % du vote populaire, mais la course s’annonce serrée dans plusieurs États clés.

« Ce bond de l’appétit pour le risque repose sur les attentes d’un gouvernement Biden, qui augmente les chances de mesures plus importantes de relance de l’économie », a estimé Jane Foley, analyste chez Rabobank.

Pour Boris Schlossberg de BK Asset Management, la forte participation, qui pourrait atteindre 65 %, un sommet depuis longtemps, « devrait favoriser Joe Biden ».

Mais Mme Foley, comme de nombreux observateurs du marché des changes, invitait à la prudence étant donné la possibilité d’avoir à attendre longtemps pour avoir les résultats définitifs, ou qu’un parti emporte la présidence sans avoir le Sénat.

« Dans le cas d’un résultat contesté, une aversion au risque pourrait s’abattre sur le marché mondial et doper l’appétit pour les valeurs refuges comme le dollar, le yen et l’or », a prévenu Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Mais « on ne peut pas exclure que des émeutes aient lieu aux États-Unis, ce qui pourrait causer un mouvement de vente sur le dollar », estime pour sa part Antje Praefcke, de Commerzbank.

En séance, le billet vert a même cédé plus de 1 % face à la devise européenne, mais il est resté encadré par des niveaux de résistance technique, a souligné Boris Schlossberg. L’analyste soulignait néanmoins que lorsque « les résultats seraient affichés sur les écrans, il faudrait s’attendre à un regain de volatilité qui pourrait alors briser facilement ces niveaux de résistance ».

La Bourse de New York montait pour sa deuxième séance d’affilée.

De nombreux analystes conseillaient ainsi d’attendre les résultats pour se positionner. « Il faut tout de même se rappeler qu’il y a une réunion du comité monétaire de la Réserve fédérale américaine (mercredi et jeudi) », a souligné Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

En Europe, la Banque d’Angleterre doit rendre publique sa décision de politique monétaire jeudi.