(New York) Wall Street a terminé proche de l’équilibre vendredi et en baisse sur la semaine dans un marché de moins en moins confiant sur le vote d’un plan de relance aux États-Unis, à une dizaine de jours de l’élection présidentielle.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a cédé 0,10 % à 28 335,57 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, est monté de 0,37 % à 11 548,28 points.

L’indice élargi S&P 500 a gagné 0,34 % à 3465,39 points.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a grimpé de 24,72 points pour terminer la journée avec 16 304,08 points. C’était la neuvième fois, dans les 10 dernières séances, qu’il affichait une variation de moins de 100 points.

« Les gens attendent sans rien faire et personne ne veut vraiment s’engager avant l’élection américaine », a observé Colin Cieszynski, stratège en chef du marché chez SIA Wealth Management.

Selon lui, les grands investisseurs attendent de voir ce qui va se produire parce qu’ils ne veulent pas d’une reprise de 2016 — lorsqu’ils ont dû renverser leurs mises, tôt le lendemain de la victoire surprise de Donald Trump sur Hillary Clinton.

Jusqu’à maintenant, octobre a été un mois plutôt faible, comme c’est typiquement le cas à l’approche d’une élection présidentielle.

Alors que les négociations au Congrès font du surplace, les investisseurs ne s’attendent plus à voir un plan de relance économique avant l’élection, a estimé M. Cieszynski.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 76,10 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 76,09 cents US de la veille.

À Toronto, le secteur de la finance a enregistré la hausse la plus importante, soit 0,60 %, soutenu par les actions de la Banque de Montréal, de la Financière Manuvie et de la Banque Scotia, qui ont grimpé alors que se poursuit la reprise économique et que les banques américaines ont affiché des « résultats spectaculaires » pour leur plus récent trimestre.

M. Cieszynski a souligné que les banques américaines avaient révisé à la baisse leurs provisions pour mauvaises créances de plusieurs milliards de dollars.

« Alors les investisseurs peuvent s’attendre à ce que les banques canadiennes puissent commencer à faire de même si les choses continuent de s’améliorer, et, encore plus important, si nous ne retournons pas en confinement complet non plus », a-t-il affirmé.

Le secteur torontois de l’énergie a avancé de 0,10 % malgré une baisse du cours du pétrole brut, tandis que celui des matériaux a cédé 0,59 % malgré une hausse du cours du lingot d’or.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 79 cents US à 39,85 $ US le baril, tandis que celui de l’or a grimpé de 60 cents US à 1905,20 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est pour sa part déprécié de 2,4 cents US à 3,13 $ US la livre.

De lundi à vendredi, le DJIA est descendu de 0,95 %, le NASDAQ de 1,05 % et le S&P 500 de 0,53 %.

« Le marché aimerait vraiment voir un texte avant le scrutin », indique Karl Haeling de LBBW.

Le secrétaire américain au Trésor a affirmé vendredi qu’il y avait « encore des différences considérables » entre les positions des républicains et des démocrates dans les négociations.

« Mais vu que la Bourse ne baisse pas beaucoup, même avec les nombreuses incertitudes, cela laisse à penser que les investisseurs attendent l’élection en se disant que de nouvelles mesures de relance seront, au pire, votées l’année prochaine », observe M. Haeling.  

S’appuyant sur les sondages les plus récents, la plupart des acteurs du marché parient sur une victoire du démocrate Joe Biden face à Donald Trump le 3 novembre, mais n’écartent pas un renversement de tendance ou une contestation des résultats si l’écart est faible.

Parmi les valeurs du jour, le titre d’Intel (-10,58 %) a dégringolé après que le groupe a fait part, jeudi soir, d’une baisse de ses revenus trimestriels, notamment du côté des contrats avec les entreprises et gouvernements, que le géant des microprocesseurs attribue à la pandémie.

L’action d’American Express (-3,64 %) a reculé après un bénéfice en chute libre au troisième trimestre, en raison de la baisse des dépenses effectuées par les détenteurs de cartes de l’entreprise depuis le début de la pandémie, lesquels continuent néanmoins dans leur grande majorité à rembourser leurs dettes.

Le fabricant de jouets Mattel (+9,56 %) a bénéficié au troisième trimestre de ventes solides de ses poupées, Barbie en tête, de la peluche de Bébé Yoda de la saga Star Wars et des jeux de société comme Pictionnary.

La semaine prochaine, Wall Street suivra avec attention les résultats des géants américains du numérique, dont Amazon, Alphabet (la maison mère de Google et YouTube), Facebook et Apple, qui publieront tous leurs résultats jeudi après la clôture.  

Le laboratoire Gilead (+0,20 %) a un peu profité de l’autorisation permanente accordée jeudi par l’Agence américaine des médicaments (FDA) à son médicament antiviral remdesivir pour les malades hospitalisés de la COVID-19, confirmant l’autorisation conditionnelle accordée en mai.

– Avec La Presse Canadienne