(New York) Les prix du pétrole ont récupéré mercredi une partie des sévères pertes enregistrées la veille, mais les investisseurs restent prudents sur la vigueur de la reprise de la demande mondiale.

Le baril de pétrole américain (WTI) pour livraison en octobre a gagné 1,29 dollar mercredi pour s’établir à 38,05 dollars (+3,50 %), ne parvenant néanmoins pas à repasser la barre symbolique des 40 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, coté à Londres, a lui fini à 40,79 dollars, en hausse de 2,5 % (+1,01 dollar).

La veille, ils avaient perdu respectivement 7,6 % et 6,3 % pour descendre à leur niveau le plus bas depuis le mois de juin.

Mais comme avec le rebond de la Bourse qui, elle aussi, s’inscrivait en hausse mercredi après trois jours de pertes, les investisseurs sur le marché de l’or noir ont démontré « une belle résurgence de leur appétit du risque », a commenté Bart Melek de TD Securities.  

Les inquiétudes sur la reprise de la demande mondiale « se sont un peu atténuées », mais restent en toile de fond alors que la saison d’automne risque de voir, particulièrement en Europe, une remontée de la pandémie de COVID-19, a ajouté cet analyste.

Ces gains sont « une rectification après la chute massive que le marché a subie » mardi, sans pour autant l’effacer complètement, a indiqué Paola Rodriguez-Masiu, analyste pour Rystad Energy.

L’effondrement de la veille avait été provoqué « par un ralentissement de la reprise de la demande et la possibilité d’une offre excédentaire », a souligné Richard Hunter, analyste pour Interactive Investor.

Selon lui, le ralentissement des importations chinoises, qui avaient rebondi ces derniers mois, et la fin de la saison estivale aux États-Unis (durant laquelle les déplacements et donc la demande d’or noir augmentent fortement) ont fait office de déclencheur.

Plusieurs analystes ont également souligné la persistance de la pandémie de COVID-19 comme facteur d’incertitudes.

« Des fluctuations importantes sur les marchés financiers sont encore à prévoir vu les inquiétudes sur des retards dans l’approbation d’un vaccin contre la COVID-19, sur la haute valorisation des actifs et sur l’incertitude des perspectives économiques », ont indiqué dans une note les analystes de JPM Commodities Research.

Entre une activité économique déprimée dans de nombreux pays et des cas de COVID-19 qui repartent à la hausse et se traduisent par la mise en place de nouvelles restrictions aux déplacements, la consommation d’or noir reste en effet loin de ses niveaux d’avant la pandémie.