(New York) Les prix du pétrole sont montés mercredi à leur plus haut en 4 mois, aidés par une forte baisse des stocks de brut aux États-Unis, et n’ont pas flanché après la décision des principaux pays exportateurs d’alléger progressivement leurs quotas de production.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 43,79 dollars à Londres, en hausse de 2,1 % ou 89 cents par rapport à la clôture de mardi.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois d’août a gagné 2,3 % ou 91 cents, à 41,20 dollars.

Proches de l’équilibre en milieu de séance européenne, les cours se sont redressés à la publication par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) d’une chute surprise de 7,5 millions de barils des stocks de brut aux États-Unis, soit la baisse la plus importante depuis décembre 2019.

Les cours se sont maintenus après la réunion des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, connus sous la bannière OPEP+, qui ont décidé de maintenir la marche prévue de l’allègement de leurs coupes de production d’or noir.

D’un volume de 9,6 millions de barils par jour (mbj) actuellement, ces coupes passeront « à un total de 8,1 à 8,2 mbj en août », a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion.

La différence avec les 7,7 mbj inscrits dans le calendrier initial s’explique par les compensations des pays n’ayant pas respecté leurs quotas, et d’éventuelles contributions volontaires supplémentaires à l’image de celles assumées par l’Arabie saoudite au mois de juin.

La décision a été motivée par « des signes encourageants d’amélioration à mesure que les économies du monde entier repartent », précise un communiqué publié sur le site du cartel après la réunion.  

« Les signes de reprise sont clairs », est-il écrit plus loin.

Cette hausse de la production n’est pas une surprise pour le marché, car « personne ne peut vraiment s’attendre à ce que l’OPEP “maintienne les réductions actuelles en août », estimait un peu plus tôt Paola Rodriguez-Masiu, analyste de Rystad Energy.

Toutefois, estime Bart Melek de TD Securities, « le marché a besoin d’être convaincu que la demande va repartir sans à-coups et sans que les risques d’une deuxième vague d’infections à la COVID-19 la fassent dérailler. »

« Les investisseurs devront également avoir la preuve que l’OPEP+ respecte pleinement ses engagements et avoir confiance dans le fait que les États-Unis ne vont pas augmenter leur production », ajoute l’expert.

L’or noir a accentué ses gains en fin de séance après un article de l’agence Bloomberg indiquant que Donald Trump n’avait pas l’intention d’imposer dans l’immédiat de nouvelles mesures punitives contre la Chine.

Les tensions sino-américaines sont remontées cette semaine après la promulgation mardi par Donald Trump d’une loi prévoyant des sanctions contre la « répression » de Pékin à Hong Kong et l’annonce de la fin du régime préférentiel accordé par les États-Unis au territoire autonome, centre financier international majeur.

La Chine a menacé Washington de représailles.