(New York) Les cours du pétrole sont montés mercredi après une séance volatile marquée par des rumeurs sur une entente a minima entre Russes et Saoudiens concernant les extractions.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a fini à 39,79 dollars, en hausse de 0,6 % ou 22 cents par rapport à la clôture de mardi. Le baril londonien a franchi la barre des 40 dollars en cours de séance, une première depuis le 6 mars.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de juillet a de son côté pris 1,3 % ou 48 cents, à 37,29 dollars. C’est son niveau le plus haut depuis début mars.

Évoluant en nette hausse pendant la séance asiatique, les cours ont fléchi à la publication d’informations selon lesquelles l’accord de réduction de la production de brut des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés pour mai et juin ne serait étendu que d’un mois.  

Les observateurs du marché les plus optimistes tablaient sur trois mois.

« Nous avons convenu qu’il est nécessaire de les prolonger pour au moins un mois. Ensuite on regardera la situation », a indiqué une source proche des négociations à l’agence russe TASS.

Selon cette source, les ministres de l’Énergie saoudien et russe sont en contact permanent et ont « une compréhension mutuelle » de la situation.

Les prix pétroliers ont ensuite fait les montagnes russes lors des séances européenne et américaine pour finalement terminer en hausse.

Les membres du cartel et ses partenaires, dont la Russie, s’imposent depuis le 1er mai une réduction de leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) afin de compenser la chute de la demande mondiale de brut.

La question du prochain sommet des 9 et 10 juin, qui pourrait être avancé à cette semaine selon plusieurs observateurs, sera de savoir s’il faut l’étendre et pour combien de temps, car l’accord du 12 avril stipule un allègement à 7,7 mbj dès le 1er juillet.

Si les quotas de l’OPEP+ sont maintenus, « les réductions supplémentaires de 1,2 mbj consenties par l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis début mai reviendront probablement sur le marché », a souligné Chris Midgley, de S&P Global Platts, un geste de nature à peser sur les prix.

Par ailleurs, les investisseurs n’ont pas franchement réagi mercredi au rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) sur les réserves de pétrole aux États-Unis la semaine dernière.

La baisse surprise des stocks de brut (-2,1 millions de barils) a été compensée par la hausse de ceux d’essence (+2,8 millions de barils) et l’explosion de ceux de produits distillés (+9,9 millions de barils).

« La demande en produits pétroliers restant faible, les réserves d’essence ont bien progressé et celles de produits distillés ont connu une hausse colossale », note Matt Smith de ClipperData.