(New York) Les prix du pétrole ont terminé en baisse mercredi malgré le recul inattendu des réserves de brut aux États-Unis, qui n’a pas été suffisant pour dissiper les inquiétudes sur la faible demande en noir.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 29,19 dollars à Londres, en baisse de 2,6 % ou 79 cents dollars par rapport à la clôture de mardi.

À New York, le baril américain de WTI pour juin a perdu 1,9 % ou 49 cents, à 25,29 dollars.

En baissant de 700 000 barils au 8 mai, les réserves de brut des États-Unis ont enregistré leur premier recul depuis janvier, déjouant les attentes des analystes.

Ce repli surprise s’explique en grande partie par la nouvelle baisse de la production, qui ne cesse de diminuer depuis la mi-mars, où elle avait atteint un pic historique.

Avec une demande en berne, en raison du coup de frein à l’activité économique que la pandémie de coronavirus a provoqué, les activités de forage ont ralenti.

Scrutés par le marché, car ils servent de référence à la cotation du WTI, les stocks du terminal de Cushing (Oklahoma) ont chuté de 3 millions de barils.

Les stocks d’essence ont, pour leur part, reculé pour la troisième semaine de suite.

La baisse inattendue des réserves de brut et celle des réserves d’essence ont brièvement profité aux prix du pétrole coté à New York, mais ceux-ci ont vite effacé leurs gains.

« Le risque est toujours présent à court terme du côté de la demande, la normalisation de l’économie pouvant s’avérer tumultueuse et inégale à travers les États-Unis », explique Bart Melek de TD Securities alors même que les États-Unis, l’Europe et l’Asie ont entamé le déconfinement.

La situation morose de la demande a été soulignée mercredi dans le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le cartel a encore revu à la baisse de 2,23 mbj sa prévision de demande pour cette année. Elle est désormais attendue en chute de 9,07 mbj en 2020 à 90,6 mbj, avec une contraction plus marquée au deuxième trimestre et dans les pays développés d’Europe et d’Amérique.

Par ailleurs, le ministre de l’Énergie russe Alexandre Novak s’est entretenu par téléphone avec son homologue saoudien, « dans le cadre de contacts réguliers sur la situation du marché pétrolier », selon un communiqué du ministère de l’Énergie.

La Russie s’est engagée aux côtés des membres de l’OPEP pour réduire volontairement sa production de brut afin d’adapter le volume de l’offre mondiale à une demande fauchée par la pandémie de COVID-19.