(New York) Les cours du pétrole ont baissé mercredi après cinq séances de hausse dans un marché toujours inquiet du surplus d’offre et de la saturation du stockage.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 29,72 dollars à Londres, en baisse d’un peu plus de 4 % ou 1,25 dollar par rapport à la clôture de mardi.

À New York, le baril américain de WTI pour juin a perdu 2,3 % ou 57 cents, à 23,99 dollars. Il s’était envolé mardi de plus de 20 %.

Le marché va « continuer de faire face à une offre excédentaire et à une demande lente pendant encore un certain temps », estime Bart Melek de TD Securities.

La crise sanitaire provoquée par le coronavirus a fait chuter la consommation d’or noir et pousse les capacités de stockage à des niveaux proches de leur limite, notamment aux États-Unis.

Un rapport hebdomadaire meilleur que prévu de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) sur les stocks de pétrole aux États-Unis n’a d’ailleurs pas permis aux prix du pétrole d’inverser leur tendance baissière mercredi.

Selon ce document, les réserves de brut aux États-Unis ont augmenté de 4,6 millions de barils au 1er mai, ce qui est moins que les 8,8 millions de barils anticipés par les analystes.

Les stocks d’essence ont eux reculé pour la deuxième semaine de suite, tandis que ceux de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont grimpé.

Les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma) qui servent de référence à la cotation du WTI, ont augmenté, mais dans des proportions moindres que les semaines précédentes.

« Avec l’ajout de 2 millions de barils à Cushing et l’arrivée aux États-Unis d’une flottille de navires-citernes saoudiens contenant 40 millions de barils de brut, le stockage pourrait devenir un problème grandissant et refaire tomber les prix du baril (de WTI) sous les 20 dollars », souligne M. Melek.

« Les craintes qui subsistent sur une éventuelle rupture des relations entre les États-Unis et la Chine » ont aussi pesé mercredi sur les cours de l’or noir, selon Josh Mahony, analyste chez IG.

Pékin a une nouvelle fois rejeté mercredi les accusations de Washington sur l’origine supposée du coronavirus, affirmant que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo « ne peut présenter de preuves » d’une fuite du virus hors de l’Institut de virologie de Wuhan « parce qu’il n’en a pas ».