(New York et Toronto) Wall Street s’est confortablement installé dans le vert jeudi malgré la hausse record du nombre de demandeurs d’allocations chômage aux États-Unis et après le vote au Sénat d’un plan de relance de l’économie américaine pour faire face au coronavirus.

Le Dow Jones Industrial Average a grimpé de 6,38 %, à 22 552,17 points.

Grâce à cette progression, la troisième d’affilée, l’indice vedette de la place new-yorkaise a quitté le « bear market » où il s’était installé il y a deux semaines. Cette expression, issue du jargon boursier, est employée quand le Dow Jones chute de 30 % par rapport à son dernier record.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lui pris 5,60 %, à 7797,54 points, et l’indice élargi S&P 500 a gagné 6,24 %, à 2630,07 points.

En enregistrant jeudi une troisième séance consécutive de gains, la Bourse de Toronto a maintenant récupéré environ le tiers des pertes accumulées depuis l’atteinte de son sommet historique en février.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné jeudi 243,94 points, soit 1,8 %, pour clôturer à 13 371,17 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien a avancé de plus d’un cent US pour négocier au cours moyen de 71,04 cents US, comparativement à son cours moyen de 69,92 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 1,89 $ US à 22,60 $ US le baril, tandis que celui de l’or a pris 17,80 $ US à 1651,20 $ US l’once. Le prix du cuivre a retraité de 2,6 cents US à 2,18 $ US la livre.

Les investisseurs ont semblé ignorer l’envolée sans précédent des inscriptions au chômage aux États-Unis.  

Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont en effet atteint un sommet historique, culminant à 3,3 millions de demandeurs la semaine dernière, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. C’est 3 millions de plus que la semaine précédente, une hausse jamais vue auparavant.

Selon Patrick O’Hare de Briefing.com, « on avait beaucoup parlé du fait que ces chiffres allaient être mauvais, ce qui a un peu atténué l’onde de choc » à la publication du rapport.  

L’expert juge toutefois que le marché reste sous pression et avertit que les données attestant du brusque ralentissement de la première économie mondiale vont s’accumuler dans les prochaines semaines.

Par ailleurs, les courtiers ont été rassurés par l’adoption au Sénat, dans la nuit de mercredi à jeudi, d’un vaste plan de relance, qui prévoit 2000 milliards de dollars pour soutenir l’économie américaine.

Ce texte doit désormais être approuvé par la Chambre des représentants, lors d’un vote prévu vendredi, puis promulgué par le président américain Donald Trump.

Selon M. O’Hare, la hausse de jeudi est également liée à « un rééquilibrage de portefeuille à l’approche de la fin du trimestre. »

« Les investisseurs qui détenaient trop d’obligations les ont vendues pour placer leur argent dans des actions », décrit l’expert.

« Ce mouvement ne se reflète pas nécessairement sur le marché obligataire, car la Réserve fédérale y achète de nombreux bons du Trésor », précise M. O’Hare.

Le taux à 10 ans sur la dette américaine, qui recule quand le prix des obligations augmente, était effectivement en baisse, s’établissant à 0,8319 % aux alentours de 16 h 25 contre 0,8673 % la veille à la clôture.