(New York) Les prix du pétrole ont fini en ordre dispersé mardi, les investisseurs doutant que la baisse surprise des taux directeurs de la Fed puisse franchement relancer la demande mondiale, affectée par le nouveau coronavirus.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 51,86 dollars à Londres, en baisse de 0,08 % ou 4 cents par rapport à la clôture de lundi.

À New York, le baril américain de WTI pour avril a lui progressé de 0,9 % ou 43 cents, à 47,18 dollars, mais a abandonné une partie de ses gains après être monté de plus de 4 % en cours de séance.

Les deux barils de référence européen et américain avaient évolué en nette hausse plus tôt dans la journée, sur la lancée de leur forte progression de la veille, qui avait mis fin à six replis consécutifs.

Le Brent et le WTI ont même brièvement grimpé lorsque la Réserve fédérale a annoncé dans l’urgence une baisse de ses taux d’un demi-point de pourcentage pour soutenir l’économie face au coronavirus et sous la pression répétée de Donald Trump.

Mais, lors d’une conférence de presse, le patron de l’institution bancaire Jerome Powell a reconnu que l’incertitude restait de mise quant à la durée et à l’ampleur de l’épidémie.

Wall Street, qui avait jusqu’alors fait les montagnes russes, a alors franchement plongé dans le rouge, entraînant dans son sillage le marché pétrolier, même si ce dernier a limité ses pertes.

« Il y a un certain degré de corrélation entre le marché de l’énergie et le marché des actions », note Robert Yawger de Mizuho USA.

« Le premier observe le second pour avoir une idée du niveau de la demande », précise-t-il.

Les courtiers ont désormais les yeux tournés vers la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires, qui se retrouvent jeudi et vendredi à Vienne pour décider des mesures appropriées afin d’enrayer la chute des cours du brut à l’œuvre depuis le début de l’année.

Les spéculations sur le volume des coupes supplémentaires de la production de brut du cartel et de ses alliés vont bon train, les observateurs du marché évoquant 600 000, 750 000 voire un million de barils par jour.

« L’OPEP va devoir sortir son lapin du chapeau », estime M. Yawger pour qui toute réduction inférieure à un million de barils n’aura pas d’impact significatif sur les prix.

Les 13 membres de l’OPEP et ses alliés sont déjà liés par un accord de réduction de 1,7 million de barils par jour.  

Les coupes supplémentaires « ne doivent pourtant pas être considérées comme acquises », a averti Carsten Fritsch, de Commerzbank, rappelant les déclarations de Vladimir Poutine dimanche qui jugeait le niveau actuel des prix du pétrole « acceptable ».