(New York) La Bourse de New York reculait à l’ouverture mardi, au retour d’un week-end prolongé, alors qu’Apple est devenue la première entreprise majeure à prévenir que ses résultats allaient pâtir du coronavirus.

Vers 10 h 05, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 0,37 %, à 29 289,35 points.  

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, perdait 0,13 %, à 9718,52 points, et le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, lâchait 0,24 %, à 3372,05 points.

Restant vigilante face à l’épidémie apparue en Chine tout en continuant à digérer des résultats d’entreprises de bonne tenue, Wall Street avait réalisé des gains substantiels sur l’ensemble de la semaine dernière, le Dow Jones s’appréciant de 1,0 %, le NASDAQ de 2,2 % et le S&P 500 de 1,6 %.

Lundi, alors que la place new-yorkaise était fermée à l’occasion d’un jour férié, Apple a annoncé qu’il n’atteindrait pas ses objectifs de ventes ce trimestre à cause du nouveau coronavirus. Le groupe a dit souffrir des difficultés d’approvisionnement en iPhone, fabriqués en Chine, ainsi que de la baisse de la demande pour ses produits dans ce pays, où ses magasins sont fermés.  

« Environ 130 entreprises du S&P 500 ont signalé que le coronavirus allait les affecter d’une façon ou d’une autre, mais seulement 40 avaient jusqu’à présent abaissé leurs prévisions pour cette raison », remarque Phil Davis de PSW Investments. « Maintenant qu’Apple est l’une d’entre elles, cela prend une autre ampleur ».  

Illustrant les difficultés rencontrées par les entreprises étrangères, une enquête de la Chambre de commerce américaine de Shanghai a montré que les deux tiers de 109 entreprises américaines installées dans l’est de la Chine avaient certes repris une production manufacturière, mais que 78 % d’entre elles n’avaient pas assez d’ouvriers pour faire tourner normalement leurs lignes de production.

« Le virus pourrait également toucher les revenus d’autres sociétés. Nous devons attendre pour voir comment cela se passe, en surveillant particulièrement le secteur des fabricants de puces », relève JJ Kinahan de TDAmeritrade. « Ce n’est pas encore le moment d’appuyer sur le bouton de panique », estime-t-il toutefois.

Ventes décevantes chez Walmart

Pour l’expert, les résultats inférieurs aux attentes du géant de la distribution Walmart (+0,53 %) ont aussi pu peser sur l’état d’esprit des courtiers. Le groupe les a imputés à des ventes de jouets et de vêtements moins bonnes qu’attendu lors de la période cruciale des fêtes de fin d’année et aux troubles politiques au Chili.  

Certains observateurs avaient déjà toutefois prévenu que l’hiver doux aux États-Unis allait avoir des conséquences négatives sur les ventes des groupes de la distribution.

L’enseigne, qui dispose d’une chaîne d’approvisionnement importante en Chine, a par ailleurs fait savoir qu’elle n’avait pas encore pu estimer l’impact financier de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Parmi les autres valeurs du jour, Dell reculait de 0,90 % alors que, selon le Wall Street Journal, le groupe négocie l’éventuelle cession de sa société spécialisée en cybersécurité RSA pour plus de 2 milliards de dollars.

La société de gestions d’actifs américaine Franklin Templeton, qui a annoncé mardi racheter pour 6,5 milliards de dollars (dette comprise) sa concurrente et compatriote Legg Mason (+23,77 %) afin de créer un mastodonte du secteur gérant pour plus de 1500 milliards de dollars d’avoirs, bondissait de 8,46 %.

General Electric (GE) montait de 0,66 % malgré les informations selon lesquelles les États-Unis envisagent de faire interrompre les livraisons de moteurs coproduits avec Safran à une nouvelle compagnie aérienne chinoise. Selon le Wall Street Journal, certains membres de l’administration de Donald Trump craignent que des ingénieurs chinois ne parviennent à déconstruire le moteur pour ensuite concevoir leurs propres modèles et percer sur ce marché.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait, évoluant à 1,561 % contre 1,585 % vendredi à la clôture.