(Londres) Les cours du pétrole repartaient un peu en arrière vendredi, après des sommets en plus de neuf mois atteints la veille, les investisseurs s’accrochant à l’espoir d’une reprise de la demande que portent en eux les vaccins contre la COVID-19.

Vers 11 h 20 GMT (12 h 20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 0,42 % à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 50,04 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de janvier abandonnait de son côté 0,38 % à 46,60 dollars.

Les deux cours de référence ont engrangé plus de 30 % depuis le 1er novembre. Jeudi, le Brent a culminé à 51,06 dollars le baril et le WTI à 47,74 dollars, un record depuis respectivement les 5 et 4 mars.

« L’optimisme sur les vaccins qui s’est emparé du marché depuis quelques semaines semble se poursuivre en raison des approbations successives et du déploiement plus rapide que prévu des premières campagnes dans les marchés clés » pour la consommation de pétrole, a estimé Paola Rodriguez-Masiu, analyste de Rystad.

Le Royaume-Uni a lancé la sienne mardi, une première dans un pays occidental, et les investisseurs attendent désormais que d’autres prennent la suite à travers le monde afin de mettre fin aux restrictions de déplacements et de faire repartir la demande de brut.

Outre-Atlantique, un comité d’experts indépendants a voté jeudi pour recommander à l’Agence américaine des médicaments (FDA) d’autoriser aux États-Unis un premier vaccin contre la COVID-19, développé par le duo Pfizer/BioNTech. Le feu vert devrait suivre dans les prochains jours et la vaccination commencer la semaine prochaine.

« Avant même leur application à grande échelle, les vaccins semblent déjà provoquer des effets secondaires sur le marché : une myopie aiguë », a ajouté Mme Rodriguez-Masiu.

Selon elle, les investisseurs ont choisi « d’ignorer complètement la fragilité dans laquelle (le marché) se trouve encore à court terme ».

La reprise de la demande de pétrole brut reste en effet balbutiante, en témoigne la hausse importante des stocks de brut aux États-Unis la semaine passée, tandis que l’offre est amenée à croître, notamment de la part des pays signataires de l’OPEP+ (les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et 10 alliés) dès janvier.