(Paris) L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a significativement revu en baisse jeudi ses prévisions pour la demande pétrolière mondiale cette année en raison de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 qui affecte l’Europe et les États-Unis.

Dans son rapport mensuel, elle ne prévoit pas d’effet immédiat de la découverte même rapide d’un vaccin, dont les effets positifs sur l’activité économique et la demande se feraient selon elle sentir seulement au second semestre de l’année prochaine.

L’Agence a revu en baisse ses prévisions à court terme pour les troisième et quatrième trimestre de 2020, ainsi que le premier de 2021.  

« Les récentes annonces de confinements et autres mesures dans de nombreux pays nous ont conduits à revoir en baisse significativement nos estimations de la demande mondiale », soulignent les auteurs du rapport.  

L’AIE s’attend désormais à une demande en chute de 8,8 millions de barils par jour (mb/j) cette année, soit 0,4 mb/j de plus qu’anticipé le mois dernier, pour atteindre un total de 91,3 mb/j.

Le rebond de la demande l’an prochain est désormais attendu à 5,8 mb/j de plus, contre seulement 5,5 mb/j dans le rapport publié il y a un mois.

Les marchés pétroliers ont été portés dernièrement par l’annonce d’une efficacité à 90 % du futur vaccin développé par les entreprises américaine Pfizer et allemande BioNTech.

« Il est bien trop tôt pour savoir comment et quand les vaccins permettront le retour d’une vie normale. Pour l’instant, nos prévisions ne prévoient pas d’impact significatif au premier semestre de 2021 », relativise l’AIE.

Ses scénarios se fondent sur une disponibilité du vaccin au milieu de l’année prochaine, avec ensuite un coup de fouet pour la demande dans la deuxième partie de l’année. Cette demande est actuellement déprimée avec le ralentissement des déplacements et notamment le quasi-arrêt du transport aérien.

L’AIE souligne que la tâche est ardue pour l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés au sein de l’OPEP+, qui ont limité volontairement leur production pour soutenir les cours.

Malgré cet engagement, le cartel avait annoncé mercredi une hausse de sa production de brut au mois d’octobre, tirée par l’Irak et la Libye.

Avec une demande déprimée et une offre en hausse, « les fondamentaux actuels sont trop faibles pour offrir un soutien ferme aux cours », met en garde l’AIE.

« À moins d’un changement des fondamentaux, la tâche de rééquilibrer le marché va progresser lentement », conclut-elle.