(New York) Au lendemain d’une forte baisse, Wall Street a fini sans direction claire mardi, gagnée par l’anxiété à une semaine d’une élection présidentielle américaine sous haute tension mais aussi tirée par la bonne santé des géants américains du numérique.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, dont plusieurs membres ont publié leurs résultats, a reculé de 0,80 % à 27 463,19 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, s’est en revanche apprécié de 0,64 % à 11 431,35 points.

L’indice élargi S&P 500 a pour sa part baissé de 0,30 % à 3390,68 points.

Comme la veille, la place new-yorkaise a suivi avec appréhension les développements de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis, où les cas de nouvelles contaminations continuent de grimper, et dans le monde.

Plusieurs pays européens, dont la France et l’Allemagne, envisagent de renforcer leurs mesures pour lutter contre la propagation du virus.

« Le Covid, l’absence d’un plan de relance aux États-Unis et la nervosité liée à l’élection présidentielle américaine ont un effet cumulé sur le marché », résume Quincy Krosby de Prudential.

Concernant le scrutin de la semaine prochaine, les milieux d’affaires s’inquiètent en particulier du faible écart entre le président Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden et d’une possible contestation des résultats au soir du 3 novembre.

Dans cet environnement anxiogène, les géants américains de la tech ont surnagé, notamment Amazon et Facebook, en hausse de plus de 2 % mardi, ce qui a permis au NASDAQ de finir dans le vert.

« L’idée qui soutient le NASDAQ, c’est que si la croissance flanche à cause de la COVID-19, le marché s’appuiera sur la solidité des entreprises technologiques », note Quincy Krosby.

Microsoft, qui a publié ses résultats trimestriels après la clôture, reculait un peu (-0,19 %) dans les échanges électroniques suivant la fermeture de Wall Street.

Alphabet (maison mère de Google), Amazon, Facebook et Apple feront part de leurs chiffres du troisième trimestre jeudi soir.

AMD rachète Xilinx

Parmi les valeurs du jour, 3 m (-3,09 %) et Caterpillar (-3,24 %), tous deux membres du Dow Jones, ont reculé après avoir fait part d’une baisse de leur bénéfice net de juillet à septembre, leur activité ayant été affectée par la pandémie.

Merck (-1,08 %), qui figure aussi au sein de l’indice vedette de Wall Street, a pâti de la faible croissance de son chiffre d’affaires en raison notamment de ventes en baisse de son vaccin pour la prévention du cancer du col de l’utérus.

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer (-1,29 %) a lui baissé après avoir fait part d’un plongeon de son bénéfice net, affecté en partie par l’impact de la COVID-19 sur les ventes de certains médicaments, tandis qu’il continue à travailler sur un vaccin.  

Eli Lilly (-6,92 %) a plongé après la publication de chiffres décevants que l’entreprise a mis sur le compte de la hausse des coûts pour le développement de traitements contre la COVID-19 et de la baisse de la demande pour certains de ses médicaments.

L’entreprise a aussi dû mettre fin à une étude menée avec le gouvernement américain sur un anticorps-médicament pour les patients hospitalisés en raison du coronavirus.

Le groupe de défense et d’aéronautique Raytheon Technologies, issu de la fusion en début d’année de Raytheon et de United Technologies, baissait (-3,29 %) après le fort repli de son bénéfice net au troisième trimestre.

Le fabricant américain de puces informatiques Xilinx a grimpé (+8,56 %) après l’annonce de son rachat par son rival Advanced Micro Devices (-4,07 %) pour 35 milliards de dollars en actions, une opération qui accentue la consolidation d’un secteur en pleine transformation.

Au rang des indicateurs, les commandes de biens durables aux États-Unis ont augmenté bien plus que prévu en septembre (+1,9 %), tirées notamment par les équipements de transport et le secteur automobile, selon les données publiées par le département du Commerce.

La confiance des consommateurs américains s’est elle légèrement dégradée en octobre à la suite d’une forte amélioration en septembre, selon l’indice du Conference Board, qui fait état d’une baisse dans les attentes des consommateurs pour les mois à venir.