(New York) Les prix du pétrole ont partiellement trébuché vendredi, mais restent à leur meilleur niveau depuis début septembre, au lendemain de la réunion mensuelle des ministres de l’OPEP+ qui a permis de rassurer le marché.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a fini à Londres en baisse de 15 cents (-0,34 %) à 43,15 dollars.  

À l’inverse, à New York, le baril américain de WTI pour octobre a grappillé 14 cents, à 41,11 dollars (+0,34 %).

Depuis lundi, les deux cours de référence ont toutefois gagné aux alentours de 10 %, retrouvant des niveaux comparables à ceux constatés au début du mois de septembre.

Après la réunion de l’OPEP jeudi qui a favorisé ce rebond des cours de l’or noir, l’annonce vendredi de la levée d’un blocus des ports en Libye a légèrement renversé la tendance.

« L’annonce de la levée du blocus libyen et de la reprise des exportations de pétrole a déclenché des prises de bénéfices après le rebond décent de ces derniers jours », a souligné Craig Erlam de Oanda auprès de l’AFP.  

Cet analyste s’attend à ce que « clairement, une grande quantité de pétrole revienne sur le marché à un moment où il y en a déjà beaucoup ».  

Les prix du pétrole brut avaient ouvert en hausse à Londres vendredi après la réunion de l’OPEP. Le ministre saoudien de l’Énergie Abdel Aziz ben Salmane y a insisté sur l’importance d’une conformité à 100 % « des membres de l’OPEP “au regard de leurs quotas de production, a expliqué Al Stanton, analyste de RBC.

Le demi-frère du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a haussé le ton jeudi contre les mauvais élèves.

Deux d’entre eux, le Nigeria et l’Irak, sont régulièrement dans le collimateur et accusés de dépasser le niveau de production qui leur est assigné.

Pour Bart Melek de TD Commodities, » en plus d’exiger une compensation de la part des tricheurs de l’OPEP […], la réunion a ouvert la porte à une réunion extraordinaire en octobre si les marchés du pétrole s’affaiblissent davantage « .

Selon l’analyste, cette initiative était de nature à rassurer, » le marché étant informé de la volonté de l’OPEP de lutter contre l’impact du virus « .

« La surproduction cumulée a atteint 2,38 millions de barils par jour (mbj) de mai à août », a rapporté Stephen Brennock, de PVM, un surplus qui devra être compensé d’ici décembre.

« Comme prévu, l’alliance des producteurs n’a pas recommandé de modifier l’accord actuel », a également noté M. Brennock.

Les producteurs avaient décidé en avril de réduire leur production conjointe de 9,7 mbj aux mois de mai et juin afin de relancer des prix déprimés par la pandémie de COVID-19. Ils avaient par la suite décidé de progressivement réduire ces coupes.