Le principal indice de la Bourse de Toronto a abandonné plus de 100 points, mardi, dans le cadre d’une séance au cours de laquelle la baisse du prix de l’or a notamment pesé sur le secteur des matériaux.

L’indice composé S & P/TSX a clôturé à 16 497 points, en baisse de 108,5 points.

Le secteur des matériaux, qui comprend les principaux producteurs d’or, a connu une journée difficile, avec un recul de 5,89 %, alors que le prix du métal précieux, qui a atteint de nouveaux sommets au cours des dernières semaines, a dégringolé.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix de l’once d’or a clôturé à 1946,30 $ US, en recul de 93,40 $ US.

« Je crois que l’on peut observer un virage vers le risque aujourd’hui, a expliqué Nathalie Taylor, gestionnaire de portefeuille pour la Banque CIBC lors d’une entrevue. Vous voyez beaucoup de vigueur dans les secteurs cycliques ainsi que de la faiblesse du côté défensif. »

À son avis, cela est notamment attribuable aux nouvelles qui suggèrent que l’économie continue à se relever de la pandémie de COVID-19. Aux États-Unis, le président Donald Trump a annoncé qu’il envisageait une réduction de l’impôt sur les gains en capital, tandis que la Russie a annoncé un vaccin contre le nouveau coronavirus.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est transigé au cours moyen de 75,24 cents US, par rapport à son cours moyen de 74,88 cents US de lundi.

De son côté, le prix du baril de brut a reculé de 33 cents US, à 41,61 $ US. Le prix de la livre de cuivre a gagné près d’un cent US, à environ 2,88 $ US.

Baisse à New York

Du côté de Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielle a retraité de 104,5 points pour terminer à 27 687 points, alors que l’indice élargi S & P 500 a échappé 26,78 points, à 3334 points. L’indice composé du NASDAQ, à forte coloration technologique, a clôturé à 10 783 points, en baisse de 185,53 points.

Wall Street, plombée par le recul des grandes valeurs technologiques, a terminé en baisse mardi, accélérant ses pertes en fin de séance après des déclarations du chef de la majorité républicaine au Sénat sur les négociations autour des mesures d’aide aux Américains.

Dès le début de séance, la plupart des grands noms du secteur de la tech ont reculé, ce qui a particulièrement pesé sur le NASDAQ.

Cette baisse est liée, selon plusieurs analystes, à une rotation vers des valeurs cycliques, dépendantes d’un redémarrage de l’économie, et sous-entend que les investisseurs ont une plus grande confiance dans l’avenir.

Selon Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors, « la crainte n’est plus le facteur dominant et les acteurs du marché sont prêts à prendre un peu plus de risques ».

L’optimisme de mardi est notamment lié à l’annonce par le président russe Vladimir Poutine que la Russie avait développé le « premier » vaccin contre le nouveau coronavirus, nommé « Spoutnik V », et que celui-ci donnait une « immunité durable ».

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a cependant réagi prudemment à cette annonce, rappelant que la « préqualification » et l’homologation d’un vaccin passaient par des procédures « rigoureuses ».

Toutefois, elle renforce l’idée chez les investisseurs qu’un vaccin sera prochainement disponible même si le virus continue de se propager, estime Mme Ogg.

Moins d’une heure avant la clôture, les grands indices de la Bourse new-yorkaise sont tous passés dans le rouge après des déclarations sur Fox News, du patron des Républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui s’est montré sceptique sur la reprise des négociations autour de nouvelles mesures budgétaires de soutien à l’économie.

« La volte-face (des indices, NDLR) a été rapide, très probablement en raison des algorithmes, qui ont réagi aux articles sur McConnell », observe Quincy Krosby de Prudential Financial.

La Maison-Blanche et les démocrates continuent de se rejeter la responsabilité après deux semaines de discussions tendues à l’approche de la présidentielle et des quatre décrets signés par Donald Trump samedi.

Ces mesures temporaires risquent toutefois d’être contestées en justice puisque c’est au Congrès que la Constitution américaine confère la plupart des décisions budgétaires du pays.

« Il s’agit également d’un marché où les volumes sont plus légers en raison de l’accalmie estivale et le marché peut monter ou baisser beaucoup plus vite que d’ordinaire », explique Mme Krosby.

Uber et Lyft en baisse

Parmi les valeurs du jour, les plateformes de réservation de voitures avec chauffeur Uber (-3,28 %) et Lyft (-1,29 %) ont reculé après une injonction préliminaire d’un juge californien de requalifier leurs chauffeurs en employés au lieu de travailleurs indépendants, qui prendra effet dans dix jours si elle n’est pas révoquée.

Les deux entreprises s’opposent à ce changement, assurant que le statut de contractuel offre plus de flexibilité aux chauffeurs et permet de garantir un prix des courses moins cher pour les usagers.

Le laboratoire BioNTech a reculé de 7,44 % après avoir fait part de pertes plus importantes que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes au 2e trimestre. Le groupe a aussi annoncé qu’il pourrait présenter les résultats des essais cliniques de phase 2b/3 pour un projet de vaccin contre la COVID-19 en octobre.

Inovio Pharmaceuticals, qui a fait part d’une perte trimestrielle de près de 129 millions de dollars, a vu son titre dégringoler de plus de 23 %. L’entreprise a également indiqué que les essais de phase 2/3 de son projet de vaccin débuteraient en septembre.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans de la dette américain montait à 0,6399 % vers 20 h 45 GMT contre 0,5755 % lundi soir.