(New York) Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse mardi, se repliant alors que le dollar limitait ses pertes dans un marché en retrait avant la diffusion du rapport sur les stocks de pétrole aux États-Unis.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a reculé de 59 cents, ou 1,1 %, pour finir à 44,50 dollars.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a baissé de 33 cents, ou 0,8 %, pour clôturer à 41,61 dollars.

« La tendance s’est renversée en cours de séance au fur et à mesure que le dollar se redressait un peu et on finit la journée près de l’équilibre », remarque Matt Smith de ClipperData. Un dollar plus élevé rend en effet les achats de barils plus chers pour les investisseurs munis d’autres devises.

« Les acteurs du marché n’ont de façon générale pas vraiment de conviction avant la diffusion du rapport de l’Agence américaine d’informations sur l’Énergie (EIA) mercredi, qui pourrait montrer un nouveau repli des réserves de brut », ajoute le spécialiste.  

L’EIA a par ailleurs diffusé mardi un rapport mensuel dans lequel elle révise à la hausse ses prévisions sur la moyenne du prix des barils de Brent et de WTI en 2020 et à la baisse son estimation sur la production totale de brut aux États-Unis cette année, à 11,3 millions de barils par jour.  

Plus tôt dans la journée, les prix de l’or noir avaient profité de « l’humeur positive des marchés financiers, portés par les nouveaux programmes de relance économique prévus par le président américain », selon Eugen Weinberg de Commerzbank.  

Donald Trump a signé samedi quatre décrets prévoyant un gel des charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, des protections pour les locataires menacés d’expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.

Ces mesures risquent cependant d’être contestées en justice puisque c’est au Congrès que la Constitution américaine confère la plupart des décisions budgétaires du pays.

« La grande discipline de production dont fait preuve l’OPEP devrait “compenser” la reprise hésitante de la demande ces derniers temps », a ajouté M. Weinberg.

Pour surmonter la chute de la demande de brut, l’organisation et ses alliés, via l’accord OPEP+, ont décidé de réduire drastiquement leur production de brut depuis le mois de mai, s’imposant des limites par pays.

« De plus, la ferme volonté de l’Irak de procéder à de nouvelles réductions de production semble renforcer la confiance » du marché dans le cartel, a complété l’analyste de Commerzbank.

L’Irak, qui a pompé davantage au printemps que le quota prévu, fait des efforts pour opérer un rattrapage.