(New York) Le secteur de l’énergie a donné un élan au principal indice de la Bourse de Toronto, lundi, alors qu’au sud de la frontière, Wall Street a clôturé sans direction claire.

L’indice S & P/TSX du parquet torontois a pris 61 points pour terminer à 16 605 points. C’est le secteur de l’énergie qui a affiché la plus importante augmentation quotidienne, à 2,86 %, dans le cadre d’une séance ou le cours du pétrole a également grimpé.

Le prix du baril de pétrole a clôturé à 41,91 $ US, en progression de 72 cents US.

« Vous voyez le cours du brut se raffermir grâce à des meilleures nouvelles économiques en provenance de la Chine, a observé Nela Richardson, stratège principale des investissements chez Edward Jones. Il semble, d’après les données dont nous disposons, que la Chine est en train de se redresser, ce qui est une bonne nouvelle (pour la demande) de pétrole. »

Du côté de Wall Street, diverses mesures visant à relancer l’économie ont également contribué à stimuler certains indices. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a clôturé à 27 791 points, en progression de 358 points, alors que l’indice élargi S & P 500 a avancé de 9 points, à 3360 points.

Le président américain Donald Trump a donné le feu vert à la prolongation d’une allocation destinée aux chômeurs ainsi qu’à d’autres mesures par le biais d’un décret puisque les démocrates et les républicains n’ont pas été en mesure de s’entendre sur les modalités d’un plan de relance.

« Nous constatons des progrès, espérons-le », a déclaré Mme Richardson, en ajoutant que les données meilleures que prévues entourant le marché du travail dévoilées par le Canada et les États-Unis la semaine dernière avaient également stimulé le moral des investisseurs.

Statistique Canada avait rapporté vendredi que le marché du travail du pays avait gagné 418 500 emplois le mois dernier et que le taux de chômage national avait fléchi à 10,9 %. Les économistes tablaient sur un gain de 400 000 emplois et un taux de chômage de 11 %, selon la société de données des marchés financiers Refinitiv.

Aux États-Unis, les employeurs ont créé 1,8 million de postes en juillet et le taux de chômage a glissé à 10,2 %. Les investisseurs tablaient sur l’ajout de quelque 1,6 million d’emplois.

Le S & P 500 s’est rapproché du record qu’il avait établi en février. L’indice se trouve à moins de 30 points d’un nouveau sommet. Pour sa part, l’indice composé du NASDAQ, à forte coloration technologique, a retraité de 43 points pour terminer à 10 968 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est transigé à 74,88 cents US par rapport à son cours moyen de 74,76 cents US de vendredi.

Ailleurs à la Bourse des matières premières de New York, le prix de l’once d’or a pris 11,70 $ US, à 2039,70 $ US. Le prix de la livre de cuivre a ajouté environ 7 cents US, à 2,86 $ US.

Trump signe quatre décrets

Samedi, Donald Trump a signé quatre décrets, qui prévoient un gel des charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, des protections pour les locataires menacés d’expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.

Ces décisions, prises à moins de trois mois de l’élection présidentielle, risquent toutefois d’être contestées en justice puisque c’est au Congrès que la constitution américaine confère la plupart des décisions budgétaires du pays.

La Maison-Blanche et les démocrates pourraient d’ailleurs revenir à la table des négociations pour trouver un compromis sur ces nouvelles mesures d’aide.

Elles ont en tout cas profité lundi aux valeurs cycliques en Bourse, particulièrement sensibles à l’environnement et aux perspectives économiques : Nike (+3,49 %), Boeing (+5,52 %) et Caterpillar (+5,26 %), tous membres du Dow Jones, ont ainsi grimpé.

Ces réajustements se sont faits, selon plusieurs experts, au détriment de grandes valeurs technologiques, dont Amazon (-0,61 %), Netflix (-2,29 %) ou Facebook (-2,03 %).

Le regain de tensions entre les États-Unis et la Chine a également retenu l’attention des investisseurs lundi.

Pékin a annoncé des sanctions à l’encontre de 11 responsables américains, dont les sénateurs républicains Marco Rubio et Ted Cruz, en représailles à des mesures similaires de Washington contre des responsables chinois accusés de saper l’autonomie de Hong Kong.

Le ton était déjà monté la semaine dernière avec la menace brandie par Donald Trump d’interdire aux États-Unis les populaires applications mobiles chinoises TikTok et WeChat, ce qui avait fait craindre des représailles de Pékin contre des entreprises américaines de la tech.

Kodak en chute libre

Parmi les valeurs du jour, Eastman Kodak a dégringolé de 27,89 %. Un prêt de 765 millions de dollars, qui avait été accordé au célèbre groupe de photographie pour l’aider à se lancer dans la pharmacie, a été suspendu. L’agence américaine qui avait débloqué la somme s’est dite préoccupée vendredi par « de récentes allégations d’irrégularités ».

McDonald’s a baissé de 0,23 %. Le géant américain du fast-food a lancé des poursuites contre son ancien patron, licencié fin 2019 pour une liaison avec un membre du personnel, l’accusant d’avoir menti à l’époque au conseil d’administration en cachant d’autres relations et en se livrant à des actions frauduleuses.

Twitter a pris 0,81 %. Selon le Wall Street Journal, le réseau social a entamé des discussions préliminaires pour un éventuel regroupement avec Tiktok, une application que Donald Trump accuse d’espionnage au profit de la Chine et menace d’interdire sur le sol américain. Microsoft s’est publiquement dit intéressé par un rachat des activités nord-américaines, australiennes et néo-zélandaises de TikTok.

Berkshire Hathaway a gagné 1,48 %. La holding du célèbre investisseur Warren Buffett a racheté environ 5,1 milliards de dollars de ses propres actions au 2e trimestre au cours duquel les activités de l’entreprise ont souffert des conséquences de la pandémie de coronavirus.