(New York et Toronto) La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, les investisseurs voulant croire au redémarrage économique, mais s’inquiétant du nombre croissant de malades du coronavirus dans plusieurs États américains et dans le monde.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,15 % à 26 079,69 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, est au contraire monté de 0,33 % à 9943,05 points, enchaînant sa cinquième séance de hausse consécutive.

Quant au S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, il a grappillé 0,06 % à 3115,34 points.

La Bourse de Toronto a récupéré une partie des pertes enregistrées la veille, le marché ayant été notamment soutenu par un gain du titre de Shopify, qui a été visé par le rapport favorable d’un analyste.

L’indice composé S&P/TSX a gagné 51,14 points pour terminer la séance avec 15 479,83 points.

L’action de la société établie à Ottawa a bondi de 5,9 % et expliquait environ 85 % de la hausse quotidienne de l’indice vedette du parquet torontois.

Le titre de Shopify a grimpé après que la Banque Royale lui a accolé un cours cible de 1000 $ US, alors que son cours de clôture était jeudi de 863,56 $ US.

« Ce titre continue d’être un énorme gagnant », a souligné Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF.

L’intérêt pour l’action et le nom de Shopify faisait suite à l’annonce, plus tôt cette semaine, d’un partenariat entre le fournisseur de solutions de paiements électroniques et le grand détaillant Walmart.

« Un des modèles les plus clairs que nous observons sur le marché est la demande soutenue pour les titres technologiques, et Shopify est un parfait exemple de cela au Canada », a-t-il affirmé.

Les actions de Shopify, Enbridge et la Banque Royale ont été d’importants contributeurs à la progression du marché.

Outre le secteur des technologies de l’information, celui des biens de consommation de base a enregistré une bonne journée. Empire a dévoilé de solides résultats financiers, attribuables aux circonstances exceptionnelles de la pandémie de COVID-19, ce qui a fait grimper les titres de la plupart des épiciers.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,59 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 73,77 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du baril de pétrole brut a grimpé de 84 cents US à 39,05 $ US le baril, pendant que celui de l’or a reculé de 4,50 $ US à 1731,10 $ US l’once. Le prix du cuivre a retraité de 0,15 cent US pour terminer la journée près de 2,59 $ US la livre.

Valse-hésitation à New York

Comme la veille, la séance de jeudi a vu les indices new-yorkais hésiter, oscillant entre gains et pertes jusqu’à la clôture.

Selon Art Hogan de National Holdings, cela se produit « quand on commence à évaluer le pour et le contre de la situation actuelle. »

« Les aspects positifs sont les mesures de soutien monétaire et budgétaire, l’amélioration de plusieurs données économiques ainsi que l’espoir d’avancées en vue d’un traitement et d’un vaccin contre le virus », décrit M. Hogan.

« Les aspects négatifs sont la hausse du nombre d’hospitalisations dans plusieurs États américains et dans plusieurs pays » et les chiffres des nouveaux inscrits au chômage, ajoute l’expert.

Les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis ont en effet atteint 1,5 million la semaine dernière, un nombre plus élevé que les prévisions des analystes (1,35 million), selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail.

En revanche, l’activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des États-Unis) est repassée dans le vert en juin grâce à la réouverture de l’économie, selon l’indice de l’antenne locale de la Banque centrale américaine (Fed).

Le marché est « un peu dans l’impasse », estime M. Hogan, qui note que les volumes d’échange ont été assez faibles jeudi, signe de l’indécision des investisseurs.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait, s’établissant à 0,7052 % vers 16 h 35 contre 0,7389 % mercredi soir.

Hertz renonce à sa vente d’actions

Parmi les valeurs du jour, Kroger a baissé de 3,05 %. Le géant américain des supermarchés a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, avec une hausse de 57 % de ses bénéfices, mais n’a pas revu à la hausse ses perspectives annuelles en raison de l’incertitude liée à la pandémie de COVID-19.

Le croisiériste Carnival a perdu 1,41 % après avoir fait part de pertes plus importantes que prévu lors de ses résultats préliminaires pour le deuxième trimestre et s’être dit « incapable de prédire quand ses activités pourraient redémarrer normalement. »

Ses concurrents Norwegian Cruise Line (+0,57 %) et Royal Caribbean (+2,27 %) ont en revanche fini en hausse.

Hertz a chuté de 10,00 %. L’entreprise, qui s’est déclarée en faillite fin mai aux États-Unis et au Canada, a définitivement renoncé à son projet de vendre des actions pour un total de 500 millions de dollars après une mise en garde du gendarme boursier américain. L’action de Hertz avait été suspendue jeudi sur la place new-yorkaise pendant plusieurs heures pour la deuxième journée consécutive.