(New York) La Bourse de New York a certes terminé dans le rouge jeudi après des indicateurs décevants sur l’économie américaine, mais a enregistré en avril son meilleur mois depuis plusieurs décennies.  

Son indice vedette, le Dow Jones, a cédé 1,17 % pour finir à 24 345,72 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 0,28 % pour clôturer à 8889,55 points et le S&P 500 a reculé de 0,92 % pour terminer à 2912,43 points.  

Sur le mois, le Dow Jones s’est apprécié de 11,1 % et le S&P 500 de 12,7 %, les deux indices enregistrant au passage leur meilleure performance mensuelle depuis 1987. Le NASDAQ a progressé de 15,4 %, son meilleur mois depuis 2000.

À Toronto, l’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a cédé 447,37 points, soit près de 3 %, pour terminer la séance avec 14 780,74 points. Il a cumulé une hausse de 10,5 %, après avoir plongé de 17,7 % en mars. Il se trouve maintenant 17,8 % en deçà de son sommet record du 20 février.

Les onze secteurs du TSX ont reculé jeudi, en particulier ceux des matériaux, de la finance et de la santé. Le groupe des matériaux a cédé 3,7 %, tiré vers le bas par le recul des prix des métaux, tandis que le secteur de la finance a rendu 3,5 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 71,89 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 71,83 cents US de la veille.

Indicateurs de mauvais augure

Les indicateurs publiés jeudi étaient plutôt de mauvais augure pour l’économie américaine.  

Selon le département du Travail, 3,8 millions de personnes se sont inscrites au chômage sur une semaine.

Au total, avec les mesures massives de confinement pour enrayer la progression du virus qui ont mis l’activité économique en sommeil, plus de 30 millions de personnes ont déposé un dossier de demande d’allocations depuis la mi-mars.  

Le département du Commerce a par ailleurs signalé que les dépenses à la consommation avaient baissé de 7,5 % en mars dans le pays et que les revenus des particuliers avaient reculé de 2 %.

Mais pour Quincy Krosby, conseillère en investissements pour Prudential Financial, les indices ont surtout reculé après la forte progression des derniers jours, les investisseurs en profitant « pour ajuster leurs portefeuilles à la fin du mois et pour prendre quelques bénéfices ».  

Si la Bourse affiche une aussi bonne santé malgré la multiplication de statistiques reflétant une économie durement touchée par la pandémie, c’est avant tout grâce au soutien infaillible de la banque centrale américaine (Fed), estime la spécialiste.  

« Les acteurs du marché s’attendent à ce que la Fed monte au créneau s’il devait y avoir le moindre problème sur les marchés », remarque-t-elle.  

Facebook bondit, Twitter chute

Les investisseurs ont aussi été rassérénés selon elle par le soutien financier massif, de plusieurs milliers de milliards de dollars, apportés par le gouvernement américain aux particuliers et entreprises en difficultés.  

La bonne performance des plus grands noms de la technologie a aussi permis au marché de se stabiliser, avance Mme Krosby.  

Une fois ces éléments acquis, les séances ont été ponctuées tout au long du mois par les informations sur les thérapies et vaccins en cours de développement, le recul progressif des nouveaux cas de COVID-19 dans certaines zones clés comme l’Italie ou New York, ainsi que la levée progressive des restrictions en Chine, puis en Europe, et dans certains États américains.  

La question désormais « est de savoir si la pandémie va bien continuer à refluer et si les gens vont accepter de retourner au travail. Et à cet égard la question des tests est cruciale », estime Mme Krosby.  

Du côté des résultats d’entreprises, les performances étaient très contrastées.  

Facebook a bondi de 5,42 % après avoir fait part d’une progression de 11 % sur un an du nombre d’utilisateurs.

American Airlines, qui a affiché une perte nette de 2,2 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l’année, a chuté de 4,91 %.  

Le géant de l’informatique Microsoft, qui a réalisé un bénéfice net de 10,8 milliards de dollars de janvier à mars, en hausse de 22 % sur un an, pour un chiffre d’affaires de 35 milliards (+15 %), s’est apprécié de 1,00 %.

Le spécialiste de la restauration rapide McDonald’s a reculé de 0,14 % après l’annonce d’un bénéfice un peu en dessous des attentes malgré un chiffre d’affaires meilleur que prévu à 4,17 milliards de dollars au premier trimestre.  

Twitter, qui a vu ses revenus publicitaires stagner et a enregistré une perte nette avec la crise liée au coronavirus, a plongé de 7,75 %.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain a finalement progressé, évoluant vers 16 h 35 à 0,6366 % contre 0,6269 % mercredi soir.

— Avec La Presse canadienne