(New York et Toronto) La Bourse de New York a clôturé dans le vert jeudi, en dépit de mauvais chiffres sur les nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 0,14 % à 23 537,68 points, passant en territoire positif juste avant la fin de séance.

Le NASDAQ est monté plus franchement, de 1,66 %, à 8532,36 points, profitant de la bonne santé de plusieurs valeurs technologiques, dont Netflix qui a atteint son plus haut historique à la clôture (+2,9 % à 439,17 dollars).  

Le géant du streaming a notamment profité d’une anticipation à la hausse du cours de son titre par Goldman Sachs, qui prévoit une action à 490 dollars d’ici un an.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a quant à lui pris 0,58 %, à 2799,55 points.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, minée par les reculs des secteurs de la finance et de l’énergie.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 59,26 points pour terminer la journée avec 13 899,32 points. Il a affiché, plus tôt dans la séance, un gain grâce au secteur des matériaux.

Le secteur de la finance du TSX a enregistré une performance inférieure à celle du marché dans son ensemble, clôturant en baisse de 2,38 %, en raison des craintes croissantes de voir un important recul du marché immobilier, ce qui pourrait nuire aux banques, a observé Philip Petursson, stratège en chef des placements chez Gestion de placements Manuvie.

« Nous commençons à voir de plus en plus d’inquiétudes quant à la possibilité de voir une hausse des insolvabilités ici. La récession va être plus importante au Canada et les banques vont supporter un peu plus ce poids. »

Il est « inévitable » que le marché immobilier canadien connaisse un repli alors que les demandes de prestations d’assurance-emploi augmentent et que les spéculateurs se montrent plus prudents, a-t-il souligné.

« Je pense vraiment que l’immobilier canadien connaîtra cette correction dont les gens parlent depuis une décennie et qui nous a échappé, en quelque sorte. »

Les actions des six grandes banques ont enregistré des baisses allant de 1,9 % pour la Banque Royale à 4,1 % pour la Banque Nationale.

Cependant, M. Petursson croit que les banques canadiennes sont bien diversifiées et qu’il pourrait y avoir bientôt des occasions d’achat dans le secteur financier.

Le secteur torontois de l’énergie a chuté de 4,31 %, le prix du pétrole ayant reculé, tandis que le pipeline Keystone XL de TC Énergie subissait un nouveau revers judiciaire. Le titre de TC Énergie a clôturé en baisse de 3,6 % et celui de Suncor Énergie, de 5,8 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 70,81 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 70,99 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a rendu 51 cents US à 25,53 $ US le baril, tandis que celui de l’or a perdu 8,50 $ US à 1731,70 $ US l’once. Le prix du cuivre a reculé d’un demi-cent à 2,29 $ US la livre.

Chômage en forte hausse aux États-Unis

Les États-Unis ont compté la semaine dernière 5,2 millions nouveaux demandeurs d’allocations chômage, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. Quelque 6,6 millions d’inscriptions avaient été enregistrées la semaine précédente.

Plus de 22 millions de personnes se sont inscrites au chômage en quatre semaines.

Malgré ces chiffres une nouvelle fois catastrophiques qui reflètent largement l’impact de la pandémie de coronavirus, les investisseurs ont préféré aller de l’avant et se raccrocher à des signaux plus positifs, juge Quincy Krosby de Prudential.  

« Le marché comprend que c’est la situation à laquelle nous sommes confrontés. Il espère qu’il va y avoir une tentative de faire repartir l’économie », note Mme Krosby.

Le président américain doit à cet égard dévoiler dans la soirée son plan pour le redémarrage de la première économie mondiale, mise en sommeil pour enrayer la pandémie.

 « Ce que le gouvernement veut avant tout, c’est que les petites et les moyennes entreprises puissent ouvrir à nouveau », indique Mme Krosby.

 « Elles sont considérées comme la colonne vertébrale de l’économie américaine, car elles emploient deux salariés sur trois », rappelle l’experte.

L’organisme responsable des petites et moyennes entreprises (SBA) a d’ailleurs annoncé que les 349 milliards de dollars de prêts pour venir en aide aux PME touchées par la crise avaient déjà été alloués.

Sur le front sanitaire, le gouverneur de New York, épicentre de la pandémie aux États-Unis, a annoncé le prolongement jusqu’au 15 mai du confinement dans cet État.

Résultats

La saison des résultats d’entreprises s’est par ailleurs poursuivie jeudi, la banque Morgan Stanley faisant à son tour état du lourd impact de la crise sanitaire sur ses activités dans le sillage de plusieurs de ses rivales. Son titre a reculé de 0,1 %.

La société de gestion Blackrock (+3,6 %) s’est montrée confiante pour le reste de l’année, assurant avoir limité les dégâts causés par la pandémie. Le groupe a été choisi par la banque centrale américaine (Fed) pour piloter des programmes d’aide aux entreprises et prodigue ses conseils financiers à d’autres banques centrales.

Selon les estimations du cabinet d’analyse financière Factset, les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street devraient voir leurs bénéfices trimestriels reculer en moyenne de plus de 13 %.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette des États-Unis reculait à 0,6173 % contre 0,6316 % la veille à la clôture.

Parmi les autres valeurs, Amazon a touché un plus haut historique, son action s’établissant à 2408,19 dollars (+4,4 %).