(Toronto) La Bourse de Toronto a partiellement rebondi au lendemain de sa plus importante déconfiture en une même séance depuis 1987. Son regain a été soutenu mardi par la promesse de mesures de relance fiscales aux États-Unis et ailleurs, et par une reprise du cours du pétrole brut.
L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné jusqu’à 543 points en début de séance, soit 3,7 %, avant de se dégonfler et même d’afficher un léger recul en milieu de journée. Il s’est cependant remis à progresser avec constance par la suite, pour finalement clôturer sur un gain de 443,85 points, soit 3,1 %, à 14 958,09 points.
Le S&P/TSX avait rendu lundi 1660,78 points, cumulant ainsi une perte de 18 % par rapport à son sommet du 20 février. Un marché baissier est normalement défini comme un marché qui se négocie au moins 20 % en deçà de son plus récent sommet.
« Dans un environnement normal, ceci serait une très bonne journée de hausse. Dans l’environnement actuel, il faut vraiment voir deux ou trois jours de séances semblables avant de regagner une certaine confiance », a observé Michael Currie, vice-président et conseiller en investissement chez Gestion de patrimoine TD.
La volatilité observée mardi démontre le manque d’engagement de la part des acheteurs et des vendeurs, a-t-il ajouté, évoquant l’information contradictoire entourant la réponse à la menace du nouveau coronavirus.
« Nous entendons parler de mesures de relance, mais nous n’entendons aucun détail », a-t-il précisé lors d’une entrevue. « Nous entendons dire que la Chine a le contrôle de la situation et que l’Italie annonce la fermeture de tout le pays la même journée. Alors tant que cela se poursuit, l’information est déficiente et il est difficile pour quelqu’un de s’engager dans une direction ou une autre. »
Les marchés américains ont essentiellement vécu la même expérience mardi, le Dow Jones ayant grimpé de 945 points avant de rendre la totalité de ses gains et retraiter en territoire négatif, pour repartir à la hausse et clôturer en progression de plus de 1100 points.
À New York, les gains ont été encore plus importants. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a gagné 1167,14 points, soit 4,9 %, à 25 018,16 points, récupérant ainsi plus de la moitié des 2000 points perdus la veille. L’indice élargi S&P 500 a pris 134,67 points, ou 4,9 %, à 2882,23 points, tandis que l’indice composé du NASDAQ s’est emparé de 393,58 points, soit 5,0 %, à 8344,25 points.
Les marchés s’attendent à entendre bientôt des détails du plan de relance américain, mardi ou mercredi. Ils pourraient aussi voir une proposition du gouvernement canadien, peut-être dans le prochain budget fédéral, a poursuivi M. Currie.
Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,83 cents US, son plus faible niveau en plus de quatre ans. Il s’était négocié la veille au cours moyen de 73,54 cents US.
Les prix du pétrole brut ont pris un peu de mieux après leur plongeon de lundi, permettant à certains producteurs énergétiques canadiens de récupérer une partie des déclins de la veille. Le secteur de l’énergie du parquet torontois avait cédé lundi plus de 27 %.
La baisse des prix du pétrole a été initiée par une guerre des prix qui a pris forme lorsque la Russie a refusé, ce week-end, de réduire sa production, et que l’Arabie saoudite a réagi en s’engageant à augmenter la sienne.
Les marchés étaient déjà inquiets d’une baisse de la demande attribuable à l’impact économique de l’éclosion du nouveau coronavirus qui a pris naissance en Chine.
Mais le pétrole a récupéré mardi environ le tiers de sa perte de lundi, après la publication de reportage indiquant que les deux pays pourraient se rencontrer pour tenter de conclure une entente sur leurs productions respectives.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 3,23 $ US, soit plus de 10 %, à 34,36 $ US le baril.
Les onze secteurs de la Bourse de Toronto ont avancé mardi, celui des technologies de l’information en tête avec une progression de 5,48 %. Celui de l’industrie suivait avec une croissance de 5,23 %. Le secteur de la finance a gagné environ 3,6 %.
Ailleurs à la Bourse des matières premières de New York, le cours de l’or a retraité de 15,40 $ US à 1660,30 $ US l’once, tandis que celui du cuivre s’est apprécié de 1,1 cent US à 2,52 $ US la livre.