(Londres) La Bourse de Londres a terminé en forte baisse vendredi pour sa dernière séance avant l’entrée en vigueur du Brexit, entre inquiétudes liées au nouveau coronavirus et un renforcement de la livre qui pèse sur les multinationales.

« La Bourse est tombée dans le rouge à nouveau vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant qualifié l’épidémie de coronavirus d’urgence sanitaire mondiale », commente Craig Erlam, de la société de courtage Oanda.

L’indice FTSE 100 a perdu 4 % en une semaine

L’indice FTSE 100 a cédé 1,30 % à 7286,01 points, clôturant une mauvaise semaine. Il a perdu près de 4 % depuis vendredi dernier.

Le bilan du nouveau coronavirus s’est alourdi vendredi à 213 morts en Chine et environ 10 000 cas de contamination en Chine continentale (hors Hong Kong).

Deux cas d’infection au nouveau coronavirus ont été confirmés pour la première fois vendredi au Royaume-Uni.

Par ailleurs, la livre progressait à quelques heures du Brexit, après trois ans et demi de psychodrame qui l’ont vue fondre de 10 % face au dollar et de 8 % face à l’euro depuis l’avant-référendum sur la sortie de l’UE.  

La livre cotait 1,3188 dollar américain vers 17 h 35 (12 h 35 heure du Québec), en hausse de 0,75 %, et 84,03 pence pour un euro, profitant toujours du statu quo décidé la veille par la Banque d’Angleterre sur les taux d’intérêt. Beaucoup d’investisseurs avaient à tort anticipé une baisse, ce qui aurait rendu les placements en monnaie britannique moins rémunérateurs.

La Grande-Bretagne s’aventure « dans l’inconnu »

« Je pense que personne ne va s’ennuyer » des trois ans et demi écoulés depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016, poursuit Craig Erlam, qui parle d’une « période agitée pour la devise britannique » même si depuis la ratification de l’accord de Brexit négocié par Boris Johnson avec Bruxelles, « la sortie de l’UE ce soir s’apparente à une formalité ».

Si rien ne va changer concrètement lundi pour les marchés financiers, analyses et presse financières soulignaient, comme l’hebdomadaire The Economist, que la Grande-Bretagne s’aventure « dans l’inconnu ».

À partir de lundi s’ouvre la période de transition que le premier ministre Boris Johnson veut limiter à 2020 et qui sera marquée par d’âpres négociations commerciales pour définir la relation commerciale de long terme avec l’UE.

Comme le relève Carolyn Fairbairn, la dirigeante du CBI, principale organisation patronale britannique, « le vrai travail commence maintenant. Il est temps de se focaliser sur l’avenir et de bâtir une nouvelle relation avec l’Europe ».

Les investisseurs devraient en savoir plus sur la stratégie du premier ministre Boris Johnson qui doit détailler sa vision en début de semaine prochaine.

Signe que les turbulences ne sont probablement pas terminées : la Banque d’Angleterre a taillé jeudi dans sa prévision de croissance pour 2020, désormais attendue à 0,8 %, qui serait la plus faible depuis 2009 dans la foulée de la crise financière.