(New York) Wall Street a terminé en légère baisse mercredi, pénalisée par l’essoufflement de la consommation américaine en septembre et attentive à l’avancée des négociations entre Londres et l’Union européenne sur le Brexit.

Son indice vedette, le Dow Jones, a reculé de 0,08 %, à 27 001,98 points.  

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a cédé 0,30 %, à 8124,18 points, et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,20 %, à 2989,69 points.

« La baisse n’est pas très importante, mais cela suggère que l’euphorie de la semaine dernière est en train de s’estomper », note Christopher Low de FTN Financial.  

La place new-yorkaise avait profité d’annonces de Donald Trump sur un accord partiel avec la Chine vendredi dernier et de résultats trimestriels plutôt solides mardi pour progresser.  

Mais les indices ont tous perdu du terrain mercredi avec la chute inattendue des ventes au détail en septembre après six mois d’affilée de progression, selon les chiffres du département du Commerce publiés avant l’ouverture de la Bourse.

En plein bras de fer commercial sino-américain, l’indice des ventes des détaillants et restaurants a perdu 0,3 % en données corrigées des variations saisonnières.  

Selon M. Low, la persistance des doutes autour d’un compromis sur le Brexit ont également rendu les investisseurs prudents.

Si le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi vouloir « croire qu’un accord est en train d’être finalisé », la dirigeante du parti unioniste nord-irlandais DUP a démenti des informations selon lesquelles les principales difficultés entre Londres et Belfast avaient été levées.

« Je ne crois pas qu’un accord puisse être approuvé par le Parlement britannique sans le soutien de l’Irlande du Nord », note M. Low.

Les entreprises cotées à Wall Street poursuivaient par ailleurs la publication de leurs résultats trimestriels mercredi.

Bank of America a notamment annoncé avoir fait mieux que prévu au troisième trimestre malgré un plongeon de son bénéfice. Son titre a progressé de 1,48 %.

United Airlines, qui a publié ses résultats mardi après la clôture et a relevé son principal objectif financier annuel, a vu son action monter de 2,07 % mercredi.

Baisse des ventes au détail

Mercredi, le marché était surtout dominé en début de séance par le recul inattendu des ventes au détail aux États-Unis en septembre après six mois d’affilée de progression des dépenses des consommateurs américains.

Dans un contexte de guerre commerciale avec la Chine, l’indice des ventes des détaillants et restaurants a perdu 0,3 % en données corrigées des variations saisonnières. Les analystes s’attendaient à une hausse d’autant.

Pour Michael Pearce de Capital Economics, cette soudaine faiblesse des ventes au détail est un signe que la consommation, locomotive de la croissance américaine, s’essouffle.

« Ces chiffres confirment notre conviction que la croissance économique ralentit et pourrait tomber à 1 % en rythme annuel au quatrième trimestre, forçant la Fed à baisser à nouveau les taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage en décembre », affirme cet expert.

Les acteurs financiers observaient par ailleurs avec attention les développements autour du Brexit, à la veille d’un sommet européen crucial.

Le négociateur de l’UE Michel Barnier a averti mercredi qu’il restait encore « d’importants problèmes à régler » avant de parvenir à un accord avec Londres.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine était en recul à 1,745 %, contre 1,771 % la veille à la clôture.

Toronto clôture en hausse

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse mercredi pour la deuxième séance consécutive, en partie grâce aux gains du détaillant de vêtements Aritzia et à la conclusion d’une entente de principe chez General Motors, qui a stimulé les titres des fabricants de pièces d’automobiles.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 8,79 points pour terminer la journée à 16 427,18 points.

« C’est aussi plat que possible », a observé Michael Currie, vice-président et conseiller en placement chez Gestion de patrimoine TD.

Plusieurs secteurs ont affiché de faibles gains, lesquels ont été presque entièrement contrebalancés par des pertes dans d’autres groupes.

Le secteur des télécommunications a grimpé de 0,56 %, les actions de Rogers Communications ayant notamment clôturé en hausse de 2 %.

Le groupe de la consommation discrétionnaire a pris 0,55 %. Dans ce secteur, le titre d’Aritzia a progressé de 16 % au lendemain de la publication de solides résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes. L’analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a souligné que la société était en voie d’au moins doubler son chiffre d’affaires et ses profits, entre autres grâce à l’ajout de cinq nouvelles boutiques aux États-Unis l’année prochaine et aux changements qui seront apportés à trois autres magasins au Canada.

Les fabricants de pièces automobiles Linamar et Magna International ont vu leur action prendre de 2,4 % et 1,6 % respectivement, après que GM a annoncé avoir conclu une entente de principe avec le syndicat des travailleurs unis de l’automobile (UAW) qui pourrait mettrait fin à une grève déclenchée il y a un mois.

Le secteur des matériaux a augmenté de 0,93 % avec le rebond du prix de l’or, ce qui a entraîné une hausse des actions des sociétés minières, y compris celles de Kinross Gold et Barrick Gold.

Les secteurs des technologies de l’information, de la santé et de l’énergie ont pour leur part reculé de 2,15 %, 0,83 % et 0,39 % respectivement.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,75 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 75,69 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le prix du baril de pétrole brut a gagné 55 cents US à 53,36 $ US le baril, tandis que celui de l’or a pris 10,50 $ US à 1494,00 $ US l’once. Le cours du cuivre s’est pour sa part déprécié de 2,45 cents US à 2,59 $ US la livre.