(New York) La Bourse de New York a terminé en légère hausse mardi à l’issue d’une séance indécise, les investisseurs se positionnant avant une possible baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a grappillé 0,13 % à 27 110,80 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,40 %, à 8186,02 points et l’indice élargi S&P 500 s’est apprécié de 0,26 % à 3005,70 points.

« Si la Fed ne baisse pas ses taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage), le marché sera en état de choc. L’institution a envoyé des signaux très clairs », a estimé Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.

Selon les derniers relevés de l’opérateur boursier CME, les acteurs financiers estimaient pourtant à seulement environ 50 % la probabilité d’une baisse des taux de l’ordre de 25 points de base à l’issue de la réunion de politique monétaire de l’institution bancaire mercredi.

Ils étaient plus de 90 % à miser sur une telle baisse il y a encore une semaine.

« Les attentes des acteurs financiers ont diminué ces derniers jours », a concédé Karl Haeling de LBBW, indiquant que la probabilité d’une diminution marquée des taux d’ici de la fin de l’année, en plus de la baisse éventuelle de mercredi, s’était considérablement amoindrie.

« Les données économiques sont un peu meilleures qu’anticipé », a relevé Mme Ogg.

La production industrielle aux États-Unis s’est en effet accélérée en août, signant avec +0,6 % sa plus forte hausse depuis un an qui dépasse largement les attentes des analystes, selon les chiffres de la Fed publiés mardi.

Une injonction technique de liquidités de la Banque de Réserve fédérale de New York mardi a aussi pu influencer les paris de certains investisseurs.

La Fed de New York est en effet intervenue sur les marchés financiers sur des opérations de prises de fonds en pension, pour la première fois depuis dix ans, afin de maintenir les taux à court terme près de sa cible.

L’institution new-yorkaise a annoncé une seconde intervention, qui aura lieu dans la nuit mercredi et portera sur 75 milliards de dollars supplémentaires.

Kraft Heinz dans la tourmente

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine s’établissait à 1,801 % vers 18 h, en recul par rapport à sa clôture de la veille (1,847 %).

Parmi les valeurs du jour, Kraft Heinz a cédé 4,3 %, miné par l’annonce du fonds brésilien 3G Capital de la vente de plus de 25 millions de titres du géant américain de l’alimentaire, qui traverse une période difficile marquée par une dépréciation de la valeur de plusieurs de ses produits phares.

Le groupe de logistique FedEx a perdu 0,2 % après avoir annoncé une hausse des prix de ses services de livraison en Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique) de 4,9 % pour le fret aérien et de 5,9 % pour le fret terrestre, à compter du 6 janvier prochain.

Le titre dévissait par ailleurs de plus de 9 % dans les échanges électroniques suivant la clôture, FedEx ayant abaissé son principal objectif financier annuel en raison, notamment, de la guerre commerciale.

AT & T a cédé 0,4 %.  Lors d’une conférence à New York mardi, le PDG de l’opérateur de télécommunications Randall Stephenson a assuré que son numéro 2 était en « bonne position » pour lui succéder malgré les critiques sur la stratégie du groupe formulées par le fonds activiste Elliott Management, qui a annoncé la semaine dernière investir 3,2 milliards de dollars dans AT & T.

General Motors est monté de 2,9 %. La grève des salariés du géant automobile de Detroit est toujours en cours, mais les négociations entre syndicat et direction se poursuivent.

Nouveaux records à Toronto

La Bourse de Toronto a touché mardi à de nouveaux sommets records, pendant que les marchés américains étaient relativement stables à la veille d’une décision de la Réserve fédérale des États-Unis sur les taux d’intérêt.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 83,44 points pour clôturer à 16 834,75 points, ce qui constituait un nouveau record de fermeture. L’indice phare du TSX avait atteint plus tôt un nouveau sommet intraséance, de 16 855,45 points.

Les gains ont été alimentés par un rassemblement généralisé dirigé par le secteur des matériaux, les actions de Barrick Gold et de Kinross Gold ayant gagné plus de 5 %.

Le cours de l’or a grimpé de 1,90 $ US à 1513,40 $ US l’once à la Bourse des matières premières de New York, alors que celui du cuivre s’est défait de 1,35 cent US à 2,63 $ US la livre.

L’énergie a été l’un des trois secteurs à la baisse, les actions ayant reculé après la flambée des prix du pétrole brut de lundi, attribuable à l’attentat d’installations pétrolières en Arabie saoudite.

Le titre d’Encana a perdu 6,5 %, tandis que celui de Crescent Point Energy a rendu 3,5 %.

Le prix du pétrole brut a reculé de 3,56 $ US à 59,34 $ US le baril à New York.

En dépit de la baisse, les prix du pétrole restaient près de leur plus haut niveau en deux mois.

« Le problème à plus long terme est de savoir s’il y aura une prime de risque intégrée au prix, du moins pendant un certain temps, uniquement à cause des attentats survenus au Moyen-Orient », a observé Anish Chopra, directeur général de la firme Portfolio Management.

Le secteur de la santé était également plus faible mardi, l’action de CannTrust Holdings ayant perdu 14,6 % après que le producteur de cannabis a annoncé avoir reçu un avis de suspension de licence de Santé Canada, qui enquêtait sur des allégations voulant que l’entreprise ait cultivé des plants dans des salles non autorisées.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,43 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 75,48 cents US de la veille.