(New York) Wall Street a terminé dans le rouge mardi, lestée par les doutes sur les négociations entre Washington et Pékin après de nouvelles attaques de Donald Trump contre la Chine et l’accès de faiblesse des Bourses européennes.  

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,09 % pour clôturer à 27 198,02 points et le NASDAQ, à forte coloration technologique, a cédé 0,24 % pour finir à 8273,61 points.

L’indice élargi S&P 500 a perdu 0,26 %, à 3013,18 points.

Des négociateurs américains et chinois se retrouvaient mardi à Shanghai pour tenter de sortir de l’impasse de la guerre commerciale entre les deux pays, laissant ainsi aux investisseurs l’espoir d’avancées réelles vers un accord.  

Mais, depuis Washington, le président américain a un peu douché leurs attentes en critiquant ouvertement Pékin. Il a notamment affirmé que les Chinois finissaient « toujours par modifier l’accord à leur avantage » et qu’ils ne semblaient pas avoir commencé à augmenter leurs achats de produits agricoles, contrairement à ce qu’ils avaient promis.  

« Il est toujours difficile de savoir ce qui relève vraiment de la situation des négociations ou de la rhétorique pour mieux négocier », a souligné Art Hogan, de National Holdings. « Mais il est clair qu’on n’anticipe plus de réelles avancées sur le front du commerce entre les États-Unis et la Chine cette semaine », a-t-il ajouté.  

Pour Karl Haeling, de LBBW, les indices de Wall Street ont aussi été affectés par la mauvaise performance des indices européens mardi, dans le sillage de résultats d’entreprises décevants, « en particulier Bayer et Lufthansa », et d’indicateurs mitigés, « entre la croissance moins forte que prévu en France au deuxième trimestre » et « un indicateur sur la confiance des entreprises dans la zone euro au plus bas depuis trois ans ».  

Les investisseurs continuaient par ailleurs à s’interroger sur ce qu’annoncera la Réserve fédérale (Fed) à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire mercredi.  

Les analystes s’attendent majoritairement à ce que la banque centrale décide d’une baisse de ses taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage.

Beyond Meat trébuche

Mais l’important « est de savoir comment la Fed va se positionner après ce qui sera sa première baisse de taux en dix ans », a souligné M. Hogan. « Est-ce que ce sera juste une baisse et ensuite on passera de nouveau à une situation évoluant au gré des statistiques économiques ou la Fed va-t-elle signaler qu’elle s’apprête à baisser de nouveau les taux plus tard dans l’année ? »

Par ailleurs, « l’incertitude sur la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale a augmenté avec les indicateurs du jour », disparates, a souligné Ken Berman, de Gorilla Trades : l’inflation hors prix de l’alimentation et de l’énergie n’a été en juin que de 0,2 % sur un mois, les revenus et dépenses des ménages aux États-Unis ont augmenté comme s’y attendaient les analystes tandis que la confiance des consommateurs a rebondi plus que prévu.  

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt sur la dette américaine à dix ans se stabilisait mardi, évoluant vers 20 h 35 GMT à 2,060 %, contre 2,065 % lundi à la clôture.

Les résultats du jour étaient mitigés.

Le laboratoire pharmaceutique Merck, qui a une nouvelle fois relevé mardi ses objectifs financiers annuels à la faveur de l’explosion des ventes du Keytruda, son médicament vedette contre différents types de cancer, est monté de 0,95 %.

Le fabricant de produits ménagers et d’hygiène Procter and Gamble (P & G) s’est apprécié de 3,80 %. Le groupe a essuyé une perte nette trimestrielle de 5,24 milliards de dollars, principalement due à une dépréciation d’actifs de 8 milliards liée aux rasoirs Gillette. Mais son chiffre d’affaires a augmenté de 3,6 %.  

L’équipementier sportif Under Armour a chuté de 13,69 % après avoir prévenu que ses ventes en Amérique du Nord allaient légèrement reculer en 2019.  

La start-up vegan Beyond Meat a plongé de 12,32 % après avoir fait part de résultats trimestriels mitigés et de son intention de mettre sur le marché de nouvelles actions.

La banque américaine Capital One Financial, qui a annoncé lundi que des données personnelles de 106 millions de ses clients américains et canadiens avaient été volées récemment, a reculé de 5,89 %.