(New York) Le producteur d’aluminium et de bauxite américain Alcoa est tombé dans le rouge au deuxième trimestre, affecté par une lourde charge liée à la cession d’une participation dans une coentreprise en Arabie saoudite.

L’entreprise a essuyé une perte nette de 402 millions de dollars contre un bénéfice net de 10 millions à la même période en 2018.

Ce déficit est dû à une charge de 400 millions de dollars inscrite dans les comptes, dont 319 millions résultent de la cession de sa participation minoritaire de 25,1 % au capital du groupe saoudien MRC (Ma’aden Rolling Company).

Hormis ces éléments exceptionnels, Alcoa affiche une petite perte par action de 1 cent, mieux que les 13 cents de perte anticipés par les marchés.

Le chiffre d’affaires sur le trimestre a chuté de 24,25 % à 2,71 milliards de dollars, ce qui est inférieur aux 2,76 milliards auxquels s’attendaient les marchés.

A Wall Street, le titre cédait quelque 3 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance, son horizon n’étant pas dégagé.

La rentabilité du groupe de Pittsburgh (est) dans la deuxième partie de l’année devrait en effet pâtir d’un accord salarial trouvé avec des salariés de fonderies au Canada après un an et demi de bras de fer.

La charge serait de 30 à 35 millions de dollars dans les comptes, estime Alcoa, qui prévient en outre que s’il ne parvient pas à finaliser la cession des fonderies espagnoles d’Aviles et de La Corogne (nord-ouest de l’Espagne) d’ici le 31 juillet, le plan social annoncé précédemment devrait être effectif.

Ce dernier comprend la fermeture des deux sites qui emploient 686 personnes.

Cette restructuration devrait se traduire par une charge avant impôts de 100 à 140 millions de dollars dans le bilan du troisième trimestre.

A ceci s’ajoutera une provision de 100 à 130 millions de dollars liée à des dépenses supplémentaires, dont l’entreprise devrait s’acquitter dans le cadre de sa cure d’austérité, explique-t-elle.

« Nous avons fait des progrès significatifs dans nos efforts de réduction des pertes et d’amélioration de la rentabilité […] et allons continuer à trouver des moyens pour renforcer notre activité », a assuré le PDG Roy Harvey, cité dans le communiqué.

Alcoa reste limité par ailleurs par la baisse des prix de l’aluminium et des livraisons des produits liés à ce métal, des vents contraires que la hausse des prix de l’alumine n’arrive pas à contrer.

La demande mondiale d’aluminium a également ralenti, tirée vers le bas par la Chine. Les besoins dans les secteurs chinois des transports et de l’électricité ont fortement diminué, explique Alcoa.

Le déficit entre la production et la demande d’aluminium mondiales cette année sera compris entre 1 et 1,4 million de tonnes, en baisse comparé à il y a trois mois où il était anticipé entre 1,5 million à 1,9 million de tonnes.